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Dictionnaire / Mots commençant par P
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  •  Palindrome [jeux]
    Définition :
    Adjectif ou substantif masc
    Que l'on peut lire indifféremment de gauche à droite et de droite à gauche.

    Exemple(s) :
    -Tu l'as trop écrasé, César, ce Port-Salut ! (attribué à Victor Hugo)
    -L'âme sûre ruse mal. (Louise de Vilmorin)
  •  Palinodie [figure]
    Définition :
    Nom issu des mots grecs « retirer » et « chant ». Figure de style par laquelle un auteur retire de son propos ce qu'il a déjà déclaré. Cette rétractation intervient souvent en conclusion d'un texte ou poème.

    Exemple(s) :
    Dans Les Regrets de Joachim du Bellay, on trouve au sonnet CXXX la palinodie du sonnet XXXI.

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
    Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
    Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
    Vivre entre ses parents le reste de son âge !

    Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
    Fumer la cheminée, et en quelle saison,
    Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
    Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

    Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
    Que des palais Romains le front audacieux,
    Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,

    Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
    Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
    Et plus que l’air marin la douceur angevine.

    — Joachim du Bellay, Les Regrets, XXXI



    Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
    Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jour
    Fumer sa cheminée, et après long séjour
    Se retrouver au sein de sa terre nourrice.

    Je me réjouissais d’être échappé au vice,
    Aux Circés d’Italie, aux sirènes d’amour,
    Et d’avoir rapporté en France à mon retour
    L’honneur que l’on s’acquiert d’un fidèle service.

    Las, mais après l’ennui de si longue saison,
    Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
    Qui me rongent le cœur sans espoir d’allégeance.

    Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
    Si l’arc que les neuf Sœurs te mirent en la main
    Tu ne me prête ici, pour faire ma vengeance.

    — Joachim du Bellay, Les Regrets, CXXX
  •  Pantoum [forme]
    Définition :
    La pantoum ou pantoun est d'origine malaise, il consistait en un quatrain unique, plutôt destiné à une intervention orale (Utilisant des analogies et un sens objectif dans le premier distique puis subjectif dans le second).

    La forme que nous connaissons aujourd'hui en Europe a été importée par Victor HUGO dans Les Orientales, il s'agissait d'un pantoun étendu (le « pantun berkait ») qui se nommait Papillons (constitué de plusieurs quatrains)

    FORME
    La forme actuelle du pantoum comporte 2 règles principales :
    - Utilisation de rimes croisées avec alternance des rimes féminines et masculines.
    - Reprise des vers 2 et 4 au quatrain suivant en lieu et place des vers 1 et 3

    Règles complémentaires
    - Alternance des distiques descriptif et subjectif
    - Le dernier et le premier vers du pantoum sont identiques (Règle du "clausule")

    Certains poètes ont pris des libertés sur certaines règles, comme Charles Baudelaire dans "Harmonie du soir".

    THEME
    - Les vers 1 et 2, de chaque quatrain, doivent exprimer une description, une idée extérieur au narrateur.
    - Les vers 3 et 4, de chaque quatrain, doivent exprimer une pensée, interne au narrateur.

    Exemple(s) :
    HARMONIE DU SOIR
    Charles BAUDELAIRE

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !

    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
  •  Paradoxe [figure]
    Définition :
    Figure de style consistant à mettre en opposition des mots créant une situation absurde, en dehors de l'opinion commune.
    Cette figure d'opposition complète l'oxymore et l'antithèse.

    Exemple(s) :
    Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur » (Jacques Prévert)
  •  Prétérition [figure]
    Définition :
    La prétérition et un procédé qui consiste à dire qu'on ne va pas parler de ce dont précisément on est en train de parler.

    Exemple(s) :
    "Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris,
    Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris,
    Le fils assassiné sur le corps de son père,
    Le frère avec la sœur, la fille avec la mère,
    Les époux expirant sous leurs toits embrasés,
    Les enfants au berceau sur la pierre écrasés :
    Des fureurs des humains c’est ce qu’on doit attendre." (VOLTAIRE, La Henriade, II)

    Ici, Voltaire feint d'occulter une description qu'il entame cependant.
  •  Prose [forme]
    Définition :
    La prose est du langage écrit "pézographiquement" ("pezographia"= écriture de fantassin), c'est à dire en avançant au fil de la plume sans tenir compte des quantités syllabiques, du moins en principe. Elle ne va donc pas à la ligne à la façon du vers (versus) qui, après une quantité définie de syllabes (son moule rythmique), "versait" à la ligne pour un nouveau vers. Dans la poésie moderne, diverses formes de proses rythmées ont été inaugurées, moyen-termes entre prose proprement dite, et vers. C'est le cas du verset Claudélien, ou des paragraphes chez St John Perse.

    Exemple(s) :
    Le soir, quand la lune se fait énorme, je contemple le ciel étoilé et me laisse bercer par les vibrations positives de belle pleine lune. Admirative, contemplative, je ne m'en lasse pas.
  •  Prosopopée [figure]
    Définition :
    La prosopopée
    du latin  prosopopeia = personnification

    La prosopopée est une figure de style dans laquelle l'auteur personnifie soit une personne morte, absente ou imaginaire, soit une chose inanimée, auxquelles il donne la parole.


    Exemple(s) :
    Décembre ( les hôtes) d'Émile Verhaeren où il fait parler tour à tour le vent, la pluie, la neige


    – Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
    je frappe au seuil et à l’auvent,
    ouvrez, les gens, je suis le vent,
    qui s’habille de feuilles mortes.

    – Entrez, monsieur, entrez, le vent,
    voici pour vous la cheminée
    et sa niche badigeonnée ;
    entrez chez nous, monsieur le vent.

    – Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
    je suis la veuve en robe grise
    dont la trame s’indéfinise,
    dans un brouillard couleur de suie.

    – Entrez, la veuve, entrez chez nous,
    entrez, la froide et la livide,
    les lézardes du mur humide
    s’ouvrent pour vous loger chez nous.

    – Levez, les gens, la barre en fer,
    ouvrez, les gens, je suis la neige,
    mon manteau blanc se désagrège
    sur les routes du vieil hiver.

    – Entrez, la neige, entrez, la dame,
    avec vos pétales de lys
    et semez-les par le taudis
    jusque dans l’âtre où vit la flamme.

    Car nous sommes les gens inquiétants
    qui habitent le Nord des régions désertes,
    qui vous aimons – dites, depuis quels temps ? –
    pour les peines que nous avons par vous souffertes.
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