Pourtant le nombre de "vues" va croissant malgré la pause au port de la sérénité.
Preuve que l'intérêt n'est pas au point mort.
Las, ce sont des lecteurs silencieux qui passent, comme les ombres du château de Sans-Souci.
A supposer que le jet d'ancre ne soit que provisoire, que va-t-il se passer à la rentrée ?
Y-aura-t-il à nouveau jet d'encre sur le papier ?
Profitons de la vie - au moins ce qu’il en reste-
Délestons nos esprits, ayons la pensée leste,
Sachons reprendre le chemin des écoliers
Allons baguenauder par les bois et sentiers,
Loin du covid, du choléra et de la peste.
N’objecte surtout pas qu’ici je t’admoneste !
Tu sais combien m’est cher le pays qu’on moleste,
Malgré les lois qui font de nous des prisonniers, Profitons de la vie !
Sous l’immense étendue de la voûte céleste
Cultivons un jardin de poésie agreste,
Remplissons d’encre fraîche et bleue nos encriers,
Retaillons nos plumes, sortons nos vieux cahiers
Signons à quatre mains un nouveau palimpseste, Profitons de la vie !
Ce rondeau plein d’espoir est ressort du Moral
Qui contemplait hélas ce vide sidéral !
Ne reste plus pensive et cesse de m’attendre ;
Fais donc depuis ton home, afin de te détendre,
Appel au souvenir de mon temps pastoral.
Je fus Pâtre, en effet, et non point caporal,
Charmeur de bonne sœur au faciès doctoral.
Lors j’offrais, pour ce faire, à qui sait bien entendre, Ce rondeau plein d’espoir.
Mais toi qui vis trop loin, au sein d’un parc floral
Gardes-tu, pour moi-même, un cadeau pictural ?
Envoie-moi ce portrait qui me semble fort tendre,
Je te réciterai, sans jamais le distendre,
Quand l’air sera plus frais, en son temps vespéral, Ce rondeau plein d’espoir.
Je souhaite, par le biais de cette chanson,
la bienvenue au « Pote Bourguignon »
dont j’ai entendu parler, souventes fois
par l’ami commun du pays quercynois.
Bienvenue donc à Buron
-Anagramme de son prénom-,
maître incontesté du rondeau,
dont j’ai reconnu la photo.
Mes amitiés à vous deux, vous voici réunis
Pour poursuivre ensemble votre chemin, là aussi.
Sur un air désinvolte empreint d’inquiétude,
Je vous écris ici ma vive incertitude
Quant au comportement qu’adopter il convient :
Dans le meilleur des cas, poursuivre l’entretien,
Au pire, le laisser choir en décrépitude.
Je sais bien que certains sont sans mansuétude
Pour ce qu’ils qualifient de désuétude.
D’autres, indifférents, boudent le style ancien Sur un air désinvolte.
Cependant j’aimerais retrouver l’habitude
De mettre plus souvent de beaux vers à l‘étude.
Croyez-vous que l’ami, dont vous dites grand bien,
Pourrait nous apporter son valeureux soutien ?
Si oui, que ce présent rondeau soit le prélude, Sur un air désinvolte…
Quand le doute s’installe au cœur de la cervelle
Pourquoi vouloir souquer tout seul en caravelle ?
Le bon comportement consiste à balancer
Le mot fort entraînant qui fait tout avancer.
Il ne faut s’effondrer devant triste nouvelle.
Un vers à moitié vide évite la poubelle
Quand l’on vient le combler d’une phrase plus belle.
Seulement quelque fois on ne peut relancer Quand le doute s’installe.
Pour l’instant je suis là veillant en citadelle
Que l’on serve un repas à la moindre haridelle.
Sur qui peut-on compter quand il faut financer
Des projets conviviaux sans trop manigancer.
Difficile à jouer la première hirondelle Quand le doute s’installe !
Je vous joue ci-après un autre air de musique, inspiré par un poème de Rilke dont je suis fervente admiratrice.
Il avait, comme moi, l'âme et la culture vagabondes, la parole ici, l'esprit ailleurs.
Je vous parle du présent en mots du passé, dès lors dépassés.
Dilatation du poème de Rainer Maria Rilke "Sur le soupir de l'amie"
L'original (en V.O.)
Sur le soupir de l'amie
toute la nuit se soulève,
une caresse brève
parcourt le ciel ébloui.
C'est comme si dans l'univers
une force élémentaire
redevenait la mère
de tout amour qui se perd.
R.A.Rilke (1875-1926)
Vergers
****
Le soupir de l’amie
Sur le soupir à fendre l’âme de l‘amie
toute la nuit en robe de deuil se soulève,
une caresse aussi tremblante que brève
parcourt tel un feu follet le ciel ébloui.
c’est comme si dans l’immensité de l'univers
une force née du néant élémentaire
redevenait sur l’ordre des dieux la mère
de tout amour brisé qui s’étiole et se perd.
******
Juste le temps de boucler un rondeau comme il faut !
Je me sensl'âme saoule en buvant tous vos vers
Qui me prennent souvent, sans grand mal, à revers.
Je la sais de renom votre bibliothèque
Qui peut, sans coup férir, séduire un vrai métèque,
Un gars se morfondant quand viennent les hivers.
En cette fin d’été, dopez mon univers
Tant mon être est sans cible et se perd aux travers !
Souffrant d’hémicrânie en ma triste pastèque Je me sens l'âme saoule.
Ayant tenu jadis un emploi de convers
Je peux donc me vanter de talents très divers.
Convoquez le concile et calmez bien l’évêque
Que la crise de foi conduit en discothèque.
Lorsque, seul en mon mas, tout me semble à l’envers Je me sens l'âme saoule !
Ce message a été édité - le 31-08-2020 à 12:55 par Tonindulot
Sans relâche on rabâche, tous les ans c'est pareil....
Tous les ans c'est pareil, quand approche l’automne
Vous vous dites souffrant pour que je vous raisonne !
Rassurez-vous, m’ami, non vous n’êtes pas ivre,
C’est la fuite du temps que vous peinez à suivre.
L’ineffable constat ne convient à personne !
Après le bel été -si ma mémoire est bonne-,
Le soleil s’attiédit dans le ciel qui moutonne,
La canicule cède à la douceur de vivre, Tous les ans c’est pareil.
Imaginez alors un couple qui randonne
Dans les bois quercynois ou la lande frisonne,
Lorsque la feuillaison prend le reflet du cuivre
Et la bruyère en fleurs se drape dans le givre.
Si ce n’était si beau, ce serait monotone : Tous les ans c'est pareil !
Ce message a été édité - le 06-09-2020 à 21:45 par Oxalys
Les pas sages de la cadette épongent bien les cas dettes
Ô très sage personne au port si combattant
Je vous trouve sans faille un moral épatant.
Vous dûtes en naissant avoir la bonne étoile
Qui vous éclaire encore ici sur cette toile.
Que votre Monde interne a le train excitant !
Les saisons qui pour vous n’ont point d’air inquiétant
Vous évitent le spleen au pouvoir limitant.
Ainsi donc vous vivez sans cuirasse et sans voile, O très sage personne !
Votre perçante vue est cet atout patent
Qui vous permet de voir de loin l’impénitent
Rang donner au marcheur qui vaillant se dévoile
Sans jamais s’endormir seul à la belle étoile.
Vous sauriez le couver d’un réconfort latent, Ô très sage personne !
Ce message a été édité - le 14-09-2020 à 13:26 par Tonindulot
Sans la COVID, qu'il était si bon,
De nous aimer à perdre la raison
Avant, que l'on se méfie du chinois,
Qui mange tous les habitants des bois !
Plus personne ne hante le salon.
Passerai-je avec toi sur ton balcon,
Enserré dans tes bras, dans ton giron,
La Noël, dans l'odeur du pin des bois,
Sans la COVID ?
Le professeur , au président patron,
A perdre haleine récite la leçon,
Rien pour nous deux qui sommes aux abois,
La faux peut-être, s'abattra deux fois
Plus de travail pour le pauvre Charon!...
Sans la COVID !
Sancerre le 05/ 08 /1980
Aigueperse le 15/09/2020
H.D. Boulogne TDR
C'est sympa, Boulogne, d'apporter de l'eau fraîche au moulin à rondeaux.
On se sent moins seul face à des lecteurs anonymes dont on ignore ce qu'ils pensent en ouvrant de topic..
Concernant ce virus qui fait tant couler d'encre : comment s'y est-il pris pour devenir si célèbre en si peu de temps alors que la grippe, le sida, la tuberculose, la malaria... font partie des calamités tellement banales que plus personne n'en parle ?
Le rondeau, c'était la dada de mon professeur de français, Monsieur Paulin, moi je préférais le sonnet !
La covid ma foi, une calamité de plus en couronne, et ce ne sera pas le dernier, j'en ai bien peur, mais à une autre époque, ces virus étaient les régulateurs de la population terrestre !
Bonne soirée Oxalys