.. et l'on continue sur la lancée. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?



De l’amour-propre féminin………

L’amour-propre est-il sale au point de l’éviter,
Est-ce un air doux mais feint qu’il convient d'adopter
Quand on est fille d’Ève et brigue un autre rôle
Que passer son temps à briquer les casseroles.
N’a-t-on pas d’autre choix que de s’en acquitter ?

Combien de temps encor faudra-t-il patienter,
Incriminer le sort pour mieux s’innocenter,
Humblement s’excuser quand on fait la mariolle ?
L’amour-propre est-il sale ?

Femme doit, hélas, trop souvent se contenter
De servir de décor sans en démériter.
Il est temps désormais de rajeunir l’école
Et sur le libre-ego de prendre le contrôle.
Au siècle vingt-et-un c’est ringard de douter :
L’amour-propre est-il sale ?

Le bouc est mi-serf quand la brebis est garée

Qui donc oblige encore à parquer son bétail
En enclos séparés pour ce simple détail ?
Les preux mâles à droite, à gauche les femelles
Pour ne point mélanger les fameuses gamelles ?
On ne plaisante plus en ouvrant le portail.

Peut-on ici clamer qui doit porter batail*
Après l'avoir repris du délabré vantail.
Se moquer du seul sexe ayant peu de mamelles
Qui donc oblige encore ?

Peut-on se ventiler avec un éventail
Quand l’air ne passe plus par les trous du ventail ?
Ami ! Ne ris donc plus si sourient tes semelles
Car la marche requiert des mines bien formelles.
Alors faut-il toujours trier chaque bercail ?
Qui donc oblige encore ?


* batail: blason






Ce message a été édité - le 24-09-2020 à 08:20 par Tonindulot

Alors faut-il toujours trier chaque bercail ?
Qui donc oblige encore ?

Questions embarrassantes. Qui saurait donner la réponse ?

Est-ce le hasard qui fait le tri, ou bien le manque d'amour-propre "féminin" - ou plus exactement de confiance en soi- ? Toujours est-il qu'au fil des mois, les brebis désertent la bergerie -euh, pardon, le forum- qui, du coup, ressemble de plus en plus à un bercail masculin.

Mon rondeau est un simple constat, sans plus.

Sur la pointe des pieds

Sur la pointe des pieds -mieux vaut tard que jamais-
Je suis revenue voir cet endroit que j’aimais
Tant je savais, naguère, y trouver en attente
Une lettre de vous que j’ouvrais, impatiente.
Vous répondre sitôt de ferveur m’animait.

Sur nos plis de l’été l’automne désormais
Semble avoir déposé en un tapis épais
Les feuillets du passé que je foule en silence
Sur la pointe des pieds…

Que puissent perdurer dans leur accord parfait
Ces rondeaux qui, pour moi, sont du meilleur effet !
A l’origine de notre correspondance
Nous avions fait le vœu d’observer la constance.
Je confirme la mienne et, sans bruit, je m’en vais
Sur la pointe des pieds.

M'immisce ici sur ce ton feutré qui me sied si si...
Je dois avouer que cette forme, parfois, m'irrite un peu mais elle sait aussi ô combien m'éblouir !
Un signe peut-être d'éclectisme!

Je campe sur mes pieds et vous attends de pieds fermes

Seul assis sur ce banc je contemple mes mains
Voulant, sans plus prier, de meilleurs lendemains.
Le chêne ici présent, de robuste nature,
Abrite une tribu dans sa forte ossature.
Ces oiseaux roucoulant ont des aspects humains.

Je relis plaisamment nos vieux plis de gamins
Parlant de nos sorties sur les pentus chemins.
Je vous revois toujours de fort belle stature
Seul assis sur ce banc.

Nous avons envoyés de si francs parchemins
En ces lieux destinés aux vieux et benjamins
Qu’en ce jour tous nos pairs d’honorable posture
Acceptent nos impairs sans poser de rature.
Demeurez dans l’espoir de me voir dès demain
Seul assis sur ce banc.





Ce message a été édité - le 05-10-2020 à 14:36 par Tonindulot

Come on, read and no comment...

Thank you very much

Quel chat foin !
Du Lot au loin
On aimeuh à qui mieux mieux
Emu et silencieux
Tes ronds dans l'eau
Ciselés au cordeau

Bravo l'artiste vinifié !
(ce qui pour moi est un compliment !)




Ce message a été édité - le 04-10-2020 à 20:13 par Tigrou

C'est bien dit Tigrou, sans griffe acérée...Le Lot n'est point le Bengale

alors qu'au bengale y'a de jolis petits lots...

Oui Pierre
Les petits lots ne sont pas feux...mais bien vivants

Greli-Grelo

J'aimerais (je peux ?) remercier Lili pour son immixtion, signe d'éclectisme bienvenu dans cet océan de perfection où l'on se sent un peu perdu en ce moment.
Merci Tonin de continuer si gentiment à accorder "droit d'asile" à ma plume peu volubile ces derniers temps..

Il n’y a pas photo

Il n’y a pas photo, ce forum est ton fief,
Un port où tu jouis du prestige d’un chef !
Quand tu parles du temps d’avant cet âge adulte,
Toi, cherchant ton public, moi débutante inculte,
Me revient en mémoire une ancestrale nef,

Un rafiot balloté dans des flots de grief
Où nous étions bien seuls à donner du relief.
Aujourd’hui nous croisons dans une eau moins occulte,
Il n’y a pas photo !

Me sont chers ces instants ne comptant plus bézef !
Nous étions satisfaits d’avoir trouvé un bief
Pour maintenir le cours sans craindre le tumulte.
Depuis, ta renommée au top te catapulte,
Tandis que j'applaudis en pensant derechef :
Il n’y a pas photo !

Boire dans tes mots jusqu'à la saine ivresse

Je suis tout chamboulé d’apprendre par ta plume
Que j’ai conquis le Monde avec cette coutume :
Parler bien franchement, surtout sans sots détours
Être fier d’avoir pu nuancer les contours
En portant tout le temps mon candide costume.

On dira bien plus tard d’un éloge posthume :
« Circulait en ces lieux un tout petit légume. »
Apprendre qu’en voguant j’échappai aux vautours
Je suis tout chamboulé !

Regarder la photo sans la moindre amertume
C’est bisser le Passé pour qu’enfin il parfume
Le Présent de relents par d’heureux demi-tours.
Qu’il m’est doux de te suivre en ces causants retours.
Continue de parler, sans changer de volume,
Je suis tout chamboulé !





Ce message a été édité - le 16-10-2020 à 10:40 par Tonindulot

Méli-mélo de je ne sais quoi…

C’est un je ne sais quoi de charme et de pudeur,
Un savant équilibre entre humour et froideur,
Des rimes au cordeau, une plume dansante,
L’art de la dérision sans ironie blessante,
Un style inattendu qui me ravit le cœur.

Le parler désuet, le jeu de mots frondeur,
L’esprit contemplatif dans un corps plein d’ardeur,
Le jardinier féru de flore exubérante,
C’est un je ne sais quoi…

Faut-il savoir d’ailleurs ? L’instinct suffit à l’heur,
Le fait d’y croire est le ressort de la ferveur,
Le seul commandement de ma foi protestante.
J’aime autant le trouvère à la voix caressante
Que le copain loyal, sérieux ou baroudeur.
C’est un je ne sais quoi…