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Posté à 06h14 le 05 Feb 19
Non Tonin, tu n’es pas cet ignoble poète
et ne mérites pas ce funeste destin.
Tu as la rime riche et la métrique honnête
et tes nombreux sonnets sont autant de festins.
Tu mérites plutôt que sonnent les trompettes
et deux ou trois tonneaux de Gevrey-Chambertin.
Juché sur l’un d’entre eux, légèrement pompette
tu nous déclameras des rondeaux en latin.
Dis-toi que le Goncourt n’est que de la gnognote :
à peine dix euros pour nourrir ta cagnotte.
Oublie la sinistrose et rime derechef.
Le peuple enamouré par si belle besogne
cueillera des lauriers sans la moindre vergogne
pour ceindre à sa valeur un aussi noble chef.
Ce message a été édité - le 05-02-2019 à 10:14 par Obofix
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Posté à 09h01 le 05 Feb 19
Je relis des notes sur un ancien carnet. J'avais écrit en 2008:
"Le bon vin réjouit le cœur de l'homme" c'est ce que l'on garde en général de cette citation biblique mais le texte complet est
"Le bon vin et la musique réjouissent le cœur de l'homme et plus que tous les deux, l'amour de la sagesse" ce qui est totalement différent.
Ecclésiastique XI 20
Ce message a été édité - le 05-02-2019 à 13:42 par Ottomar
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Posté à 16h07 le 05 Feb 19
Quand l'échafaud miaule, le prévenu aboie
Ne pleure plus , l’Ami ! Ton heur semble arrivé
Car se masse la foule encline à mieux t’entendre,
Puisqu’ici, sans chichi, tu te fais bien plus tendre
Montrant à ton prochain de l’Amour ravivé.
Tu nous plais en farceur, pour l’humour dérivé
Qui dit, sans prévenir, ne cesse de surprendre.
Quant au mode d’emploi que tu ne peux comprendre
Revois donc ce grimoire où tu sembles rivé.
Te lire entre filets nous met dans l’embarras
Car il semble à chacun que c’est ton débarras
Qui se vide d’un coup sur la place publique.
Tu dis que tu nous mens, que tu n’es point penaud,
Que tu calcules tout pour qu’un propos oblique
Nous paraisse bien droit, mais surtout bien plus chaud.
Pourquoi dorénavant devrions-nous en clique
Te penser autrement qu’en bon cœur d’artichaut
Echappé d’un jardin de statut bucolique.
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Posté à 15h36 le 09 Feb 19
Quoi! Un artichaut les marrons,
Des marrons ton ton ton taine,
Oui las! Mon cœur est sans haine
Et connaît très bien la chanson.
N'ayant talent de rhapsode,
Rimes classiques ne possède
Et pas même pour une ode
N'oserais risquer la Seine.
Car, sur les bords du Célé
Assis, je rêve et chantonne,
Sans guitare bien accordée
Une douce chanson d'automne.
Ce message a été édité - le 09-02-2019 à 15:37 par Ottomar
Ce message a été édité - le 09-02-2019 à 15:47 par Ottomar
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Posté à 20h24 le 09 Feb 19
Si… tellement
Sur les feuilles bleutées et approximatives,
Pour le superlatif, on a tant de talent
Que l'on n'a jamais trop de si, de tellement
Dans le vocabulaire aux normes subjectives.
Si l'on n'y aperçoit que des phrases furtives,
L'accroche en est banale et le ton évident.
Seuls les sots n'y voient rien et leur contentement
Suffit à justifier les lettres abusives.
Et c'est tellement vrai, et c'est si beau, monsieur,
Qu'on en frémit d'accord, des pieds jusques aux cieux :
C'est une effusion quasi universelle.
Bientôt les érudits s'amusent avec ça.
Nul besoin de savoir : il suffit, qu'au combat,
De l'adverbe à la mode on fasse une chandelle.
M.KISSINE – Il n'est pas impossible – ISBN 9782919390465
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Posté à 15h04 le 10 Feb 19
Eh ! Cher ami pourquoi divaguer ainsi
La boisson prise importune donc votre âme
Et vous transforme à ce point qu'assis
Vous en tremblez et ne trouvant sésame
À votre spleen. vous émettez des vers
Qui vont rongeant le vert bois qui vous chauffe.
Fumez-vous donc pour vous faire disert
Quand d'un poète vous avez l'étoffe ?
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Posté à 09h29 le 11 Feb 19
Ainsi trône le clone
Vous trônez, cher Ami, bien en tête de l’Art
Tant le mot qui sort net fait de vous une icône.
Vous semblez tellement construit en joli cône
Que le monde ébaubi vous lèche en toute part.
Vous avez tant d’humour s’activant sans retard
A l’idoine allumage, au propos qui détonne,
Qu’ici l’Académie en vous voit un vrai clone
Sorti des hauts fourneaux dispensés de rempart.
Nous doutons cependant de l’âme originale
Qui voulut bien prêter, en phase terminale,
Son profil d’écrivain pour prolonger sa vie.
La réincarnation nous semble fort douteuse
Et savons votre hygiène en affaire d’envie.
Retournez donc plutôt revoir la rebouteuse !
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Posté à 15h34 le 11 Feb 19
En selle !
Faut-il que je passe aux aveux que nul n'attend
Indubitablement par amour de la phrase
Je dois avouer, tôt ou tard, tout le montant
De non recyclables instants qu'en moi j'écrase...
J'ouvre ma boîte de pandore et s'en répand
Horreur et charme confondus, l'écho d'extases
Dans l'avalanche où les mots tus bien trop longtemps
Crient aux puissants :"du passé faisons table rase"!
En déversant des pieds cassés le supplément
Sans doute est - ce tout simplement qu'au fond du vase
Il me souvient confusément d'avoir eu vent
D'une légende qu’un grognard, gueux de la vase,
Psalmodie à l’enfant qui chevaucha Pégase
Semant transaminase au ventre des tyrans…
Ce message a été édité - le 11-02-2019 à 15:35 par CinquiemeVallee
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Posté à 16h08 le 11 Feb 19
*** Alexandrine ***
Je suis une Alexandrine
Je fais des vers de mille-pattes
Des lombrics dodécapodiques
Tirés à l’arrache-pied
De l’ombilic troué
Du plexus solidaires
Je censure les hémiplagiques
Les saprophytes déféquant
Les annélides qui digèrent
Et régurgitent bêtement
J’ai la Musique prolifique
Qui flamboie au centre du Soi
Une harmonie métaphysique
Un Maître de Chapelle ardent
Qui tient debout dans ma charpente
Et guide les contre-courants
Le Verbe chante à bras ouvrants
Et des archanges dilettantes
S’y jettent la plume au vent
Ma tessiture est large et plane
Son Echo résonne très loin
Au fond des caves initiantes
A la cime des Temples du Temps
Je ne sais d’où vient l’embryon
Ni par quel mage il fut conçu
Je sais l’Architecte d’Argile
Qui le tient parmi ses Elus.
Ce message a été édité - le 11-02-2019 à 19:25 par Violette
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Posté à 19h26 le 11 Feb 19
Elision classique
Sonnet régulier aux faiseurs
Non, je ne goûte pas ton sonnet-somnambule,
Aveugle rimailleur, gâche-plâtre, maçon :
J’ai joué trop longtemps de classique façon
Pour ne m’exprimer plus qu’en marge funambule !
La passion motelle oublie en préambule
De compter sur mes doigts ce qui fait ta leçon
Et ne méprisant point, mais coulant de frisson
Ne donne au pèse-mots du rythme pédibule.
Si tu ne m’apprends rien que déjà je ne sais,
Fagoteur de quatrains, ligoteur de tercets,
Je te laisse au regret du carcan de ton leurre
Quand tu ne connais pas ce qui m’est de fierté :
J’écris terriblement comme un fleuve qui pleure
Et tout ce que j’écris me vient de liberté !
1991
Ce sonnet fut écrit en réponse à un collègue
Qui me reprochait de ne pas savoir écrire
Voir mon blog
Il n’est adressé à personne ici
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Posté à 08h44 le 13 Feb 19
Merci Marine de poser tes écrits là...
Cela donne une ambiance de réel partage
Ce message a été édité - le 13-02-2019 à 13:21 par Tonindulot
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Posté à 10h18 le 13 Feb 19
oh c'est adorable j'avais peur de gêner
tu as raison je ne sais pas où me poser
merci Tonin
cela a quand même quelque lien avec ce qui se passe sur ton post
Ce message a été édité - le 13-02-2019 à 10:20 par Violette
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Posté à 11h55 le 13 Feb 19
Votre volubilité à mes oreilles me soûle d'aise
Et ayant trop bu le vin jusqu'à la lie
Je ne suis capable que d'émettre quelque fadaise
Tel un oiseau qui mal pépie.
Ce message a été édité - le 13-02-2019 à 11:56 par Saintes
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Posté à 19h27 le 13 Feb 19
sainte mère
bisou michel
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Posté à 12h28 le 14 Feb 19
C’est compliqué de faire un sonnet
C’est bien trop long et puis fatigant,
Pourtant je sais que c’est élégant
Mais j’ai un poil et pas dans le nez.
Il fait si froid que j’ai mis les moufles
Pas question donc de se déganter,
Avec les doigts je ne peux compter
Les pieds des vers, ni sentir leurs souffles.
J’ai enjambé par inadvertance
Juste au dessus en fin de la stance.
N’y voyez pas de «prétention»
(La diérèse est là de rigueur
Pour avoir neuf syllabes en chœur)
Plutôt hasard, prédestination…
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