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Auteurs Messages

Marcek
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Messages : 5106


Posté à 18h53 le 17 Feb 19

Mon unique Jeu-thème
par Ivy cotton


Ton sou (-rire) comme unique monnaie
Ton riz(-re) comme unique repas
Ton âme(-our) comme unique esprit
Tes carrés (-èsses) comme unique géométrie
Tes pas (-roles) comme unique balade
Ton (tempér-)amant comme unique passion
Ton (é-) moi comme unique amour
Ton sou(-ffle) comme unique richesse
Ton mur (-mure) comme unique protection
Tes (en-) vies comme unique parcours
Ton sens(-sualité) comme unique direction
Ton ami(-tié) comme unique compagnon


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 10h14 le 18 Feb 19

L'AMOUREUSE EN SECRET

Elle a mis le couvert et mené à la perfection ce à quoi son amour assis en face d'elle parlera bas tout à l'heure, en la dévisageant. Cette nourriture semblable à l'anche d'un hautbois. Sous la table, ses chevilles nues caressent à présent la chaleur du bien-aimé, tandis que des voix qu'elle n'entend pas, la complimentent. Le rayon de la lampe emmêle, tisse sa distraction sensuelle. Un lit, très loin, sait-elle, patiente et tremble dans l'exil des draps odorants, comme un lac de montagne qui ne sera jamais abandonné.

Char, René. Les Matinaux / La Parole en archipel (Poésie)


Marcek
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Messages : 5106


Posté à 10h15 le 18 Feb 19

Venez vous aussi déposer des textes qui parlent d'amour !


Salus
Membre
Messages : 6899


Posté à 19h30 le 19 Feb 19








Amours / Toujours



Oui ! je connais l’amour vache ;
J’ai vécu des amours fous ;
J’en ai vu certains très doux ;
- Si j’en sais un qui perdure,
D’aucuns l’ont plutôt bravache..
(Il peut être âpre torture !)
… D’autres n’aimeront que vous !

Féminines et plurielles ;
Sans l’affinité des goûts ;
Grâces - Rubens - de saindoux !
Fleurs saphiques, sybarites ;
De saxe - homosexuelles ;
Pleines de peurs et de rites ;
D’autres n’aimeront que vous !

De perversions enivrantes ;
De pervenche - roudoudous !
Mais de toutes et de tous
Le plus franc attrait des âmes
- Ces abstractions si vivantes,
Qu’amoureux de Dieu, tu clames :
- D’autres n’aimeraient que vous !

Hérétiques, platoniques
Suédoises, d’airs hindous,
Amours, feux ! Grands manitous
Qui président à nos fêtes,
Avec vos claques, vos cliques,
Vos abîmes et vos faîtes
Ne m’auront fait qu’aimer vous !


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 22h33 le 19 Feb 19

Rien que du beau !
Merci !


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 09h29 le 20 Feb 19

Je t’aimerai sans toi

Je t’aimerai sans toi. Ne me fais jamais signe.
Un ajonc peut flamber sur la lande, à midi,
Solitaire en son mal et seulement nourri
D’argile avaricieuse au bout de sa racine.

Enterre au fond de toi mon nom ensommeillé.
Reste plus ténébreux qu’un buis de cimetière.
Je t’ai volé jadis les neiges de janvier
Et j’ai coupé sur toi mes plus hautes javelles.

Va, ressemble à un mort. Debout dans mon désert
Je sens bouger en moi des foisons de semences.
L’amour qui te cherchait dans sa famine immense
T’a dépassé enfin et brûle l’univers.

Anne-Marie Kegels
(poésie contemporaine)


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 16h01 le 20 Feb 19

puis-je en déposer un des miens ?

Ah l’amour toujours l’amour !

Moi qui ne suis qu’amante religieuse
Dans l’archipel des virtueux
A la technique pantouflarde
Je vois autour de moi
La poésie scabreuse
Qui même en animaux
N’est que libidineuse

J’abrite sous mon toit
Au grand dam de la lune
Où le sexe ne sévit pas
Un alyte chanteur
Qui séduit les jeunettes
Un uca violoniste
A pince asymétrique
Un argus bleu de bleu
Une ophrys osmiaque
Et j’observe à loisir
Le cœur copulatif
Des libellules au vent
Monsieur Lutra Lutra
Monsieur Vulpes Vulpes
Ne s’embarrassent pas
De parfums attractifs

Ah que la vie est simple
En l’Eden animal
Dik Dik

L’angulatus se déshabille
Vite vite !
Dans le paradis fleuri du rêve !


Marcek
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Messages : 5106


Posté à 22h22 le 20 Feb 19

Merci, Violette de m'avoir fait découvrir cette splendide poétesse qu'était Anne-Marie Kegels !
Quelques rares livres d'elle sont en vente sur Amazon...


Salus
Membre
Messages : 6899


Posté à 18h04 le 21 Feb 19






Amour



Nous verrons, émus
Des matins ténus
Poindre d’aubes roses
En ces heures grosses
De paix et de faims
Les daims et leurs faons
Ces enfants des fées
Afin que tu fies
Ton âme à l’amour
Du monde à l’entour

L’orée à la lande
Où vient mourir l’onde
Nous verra tous deux
Nus comme des dieux
Dans la douceur grave
De notre grand rêve

Nous irons par jeux
A travers les joncs
Rejoindre les vagues
Et les sables vierges
Des dunes en rangs
Où nous nous perdrons…


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 18h38 le 21 Feb 19

L’amour… il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire.

Pierre Desproges.


Marcek
Membre
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Posté à 23h13 le 21 Feb 19

Salus, un délicieux romantisme dans ton poème ! Merci !
Obofix, quand l'amour se conjugue avec l'humour, il n'en est que plus piquant !
Merci à tous deux pour votre participation ! Salut


Ancienmembre
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Messages : 395


Posté à 10h10 le 22 Feb 19

Il m'a dit : " Cette nuit, j'ai rêvé. J'avais ta chevelure autour de mon cou. J'avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine.

"Je les caressais ; Et c'étaient les miens ; et nous étions liés pour toujours ainsi, par la même chevelure la bouche sur la bouche, ainsi que deux lauriers n'ont souvent qu'une racine.

" Et peu à peu, il m'a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même ou que tu entrais en moi comme mon songe."

Quand il eut achevé, il mit doucement ses mains sur mes épaules, et il me regarda d'un air si tendre, que je baissai les yeux avec un frisson.

La chevelure
Pierre Louÿs


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 10h16 le 22 Feb 19

Merci Marcek, pour ce topic dont la lecture me ravit.
Et félicitations à ceux qui ont offert leur propre poème.
Et un heureuxpour celui qui en a profité pour faire montre d'humour, comme d'hab.


Marcek
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Posté à 13h59 le 22 Feb 19

Merci à toi, Soliflore, pour l'ajout de ce divin poème !
Que de richesses dans notre florilège ! Salut


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 14h55 le 22 Feb 19

Les séparés

N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !

N’écris pas . N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes
Ne demande qu’à Dieu…qu’à toi, si je t’aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !

N’écris pas ces mots doux que je n’ose plus lire ;
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûles à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !

Marceline Desbordes-Valmore

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