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Auteurs Messages

Ancienmembre
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Messages : 391


Posté à 16h39 le 29 Apr 19

je te lis et relie et remercie
pour cet immense travail généreux
qui nous fait redécouvrir les échanges et toujours ton respect délicat dans des répons subtilement agencés .


Salus
Membre
Messages : 6938


Posté à 20h21 le 29 Apr 19


C'est bien de l'honneur
Je suis content que tu reviennes


Saintes
Membre
Messages : 1614


Posté à 09h12 le 30 Apr 19

« Il n'est de chemin que ces maux
Qui s'inscrivent en décimaux
Logarithmes d’âpres souffrances
Dont on partage mal les transes... »

J'en aime particulièrement le rythme.

« ...Et dans la tragédie épaisse du sinistre
Dont les dieux, pour jouer, diffèrent l'instant "T",
On sent glisser les mots en des trilles de sistre
Exhibant du sonnet tout l'or qui le hantait. »

Assurément lumineux sur un fond de couleur sinistre.

« Sur ''Fleur de poireau'' M. Laurent :

C'est superbe d'émotion,
Ça va, ça pulse, ça pousse !
Augure et prémonition
Dans l'automnale nuit rousse... »

Tout Marine que je salue au passage.


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 20h06 le 30 Apr 19

coucou Michel
c'est une mise en abîme
on en est aux commentaires des répons de commentaires
oui c'est de l'infini
et on dira que rien n'est plus profond que le puits de la poésie
chaque correspondance raconte notre vie
évoque un moment rien de plus intime
vois salus ce que tu draines dans ta draisine tu accroches les uns aux autres les poèmes comme un train éternel qui tourne en rond
sans arrivée en gare souterraine


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 20h14 le 30 Apr 19


Salus
Membre
Messages : 6938


Posté à 22h29 le 30 Apr 19

A Saintes :

C'est vrai, comment le taire :
"Réflexions sur le commentaire"

Ou bien vice-versa...
(Ces jeux, ça va vers ça)



A Violette :


Dans l'air plus qu'opale
Sur la voie au songe
Ma sœur de l'Udonge
Le train brinquebale





Ce message a été édité - le 30-04-2019 à 22:44 par Salus


Salus
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Messages : 6938


Posté à 12h22 le 01 May 19




"Des vers qui traînent"

Tome IV


Poésie intéressante
Pleine de mots et de sang !
Evocation véhémente,
Va-et-vient de boomerang !

°°°°°°°°°°°°°°°

...Mais il n'est ni bas ni haut,
Et quelque ombre projetée
Que tant de lumière étaie
Au dieu-contraste équivaut !

°°°°°°°°°°°°°

De ce porc qu’Allah couche
Entre ses interdits,
J'en ai l'os à la bouche !
(Las ! Le gras pervertit.)

°°°°°°°°°°°°

Sur des fleurs pour ''Caraquie'' :

Merci d'écouter la complainte
D'une enfance jamais éteinte
Où cet adage allait contraint :
"Qui pas n'embrasse mal étreint" !

°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur une félicitation pour ''La mort dans l'arme'' :

Cette appréciation me va droit au
Cœur, car j'ai tant craint de prendre un râteau
Avec ce texte aux rimes sexuées !
(Je m'attendais, hélas, à des huées)

°°°°°°°°°°°°°

Sur des commentaires ironiques à propos de
''La mort dans l'arme'' :

...Je garde un silence prudent
Comme dans le fourré le faune
(Si vous saviez, vous ririez jaune
- Je ne veux pas être pédant !)

°°°°°°°°°°°°°°°°

Guy sur ''Sublimation du phantasme'' :

''Quand l'esprit autant s'alambique
Dedans le laid
Ça fait l'effet d'un pet de bique
Hélas sans lait !
On se bouche le nez, les lèvres
Et on s'asperge d'after-chèvre !''


…..........................

J'aime autant lire ce dimètre
Que d'être sourd !
Bouchez vos orifices, maître,
Mon vers balourd
Ne vaut pas, aux sens, cette offense
Subie en cette circonstance...

°°°°°°°°°°°

Sur ''fleur de poireau'' :

Ça se lit, ça se relit,
Ça concilie et ça parle
De la vie où luit la perle
D'une larme...

°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur un texte attendrissant :

C'est très beau, las ! Je regrette
La noirceur de mes esprits
Pour toi qui veux, de l'aigrette,
L'immaculé cœur épris...

°°°°°°°°°°°°°°°

Ça s’intègre facile,
Comme on boirait de l'eau,
Ça dessine un tableau :
Mona Lisa sur l'île.

°°°°°°°°°°°°°°

Par M. Laurent :

Je suis la femme au sein
La maja unica
Goyesque
On ne posera plus sa tête
Sur le mol oreiller
A droite c’est désert
avec piste radique
sans mamelon sableux
A gauche survivant
Mon sein a pris du beau
Mais il est orphelin
Ma robe flotte vide

On m’a laissé enfin
Un sein
Pour protéger mon cœur
Un cœur pour battre
Sous mon sein.

…................

Tous ces mots que tu lèches
Amazone du cœur
Tirant toutes ses flèches
Contre l'immense peur

°°°°°°°°°°°°°°°°

Ça m'a l'air d'un marché de dupes,
Gardons-nous, chez les noirs succubes,
De conclure - sous quel contrat ?
Quelque pacte avec quelque rat !

°°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur ''Des friches'' :

Un jeu de sons presque sans sens
Qu'étaye une insignifiante
Prédisposition pour la fiente
De l'esprit - puis pour le suspens -

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Laisse tomber, va, je vendrais
Père et mère pour une quarte !
(Le langage est ma seule carte
Pour qu'on en croie aux sens madrés !)

°°°°°°°°°°°°°°°°

Le syntagme étincelant rase
La tendance à la paraphrase ;
Chaque syllabe est, in situ,
D'un contexte vrai - le sais-tu ?

°°°°°°°°°°°°°°°°°°

P 177
A suivre



Ancienmembre
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Posté à 13h49 le 01 May 19

merci
je n'ose plus mettre de tels messages


Salus
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Posté à 16h44 le 01 May 19


Tu devrais ! Nul, qui te le reproche,
Ne peut arguer de son juste droit ;
A ces écrits, durs comme la roche,
Il ne sait, lui, rien de ce qu'on doit.


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 19h10 le 01 May 19

Lymphoedème


Lymphoedème c’est moi
Un joli nom de fleur
Dans un nid de cobalt
Fille d’Interféron
Et fille d’Endoxane
Je suis née sans cheveux
Et mono-galactique
Nourrie aux perfusions
D’une mère clinique
Dans un berceau de chrome
Eclairé de néon
Bercée de mains plastiques
Caressée au laser
La fleur d’oncologie
Dans un jardin d’hiver.


1986


Salus
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Posté à 21h43 le 01 May 19





Oncologie



Electron radical :
Le faune anthropomorphe
Dont la bombe s’amorce
Au mouvement bancal
De tout ce qui renie
Le cancer, par métonymie !

Il est fort, c’est un fil
Enraciné dans l’aile
De cette ombre où Cybèle
Renouvelle l’avril
Envers la mort honnie :
Le cancer, par métonymie !

C’est d’un instinct trop fol
Ce flou, dont on hérite
- Et parfois, ça s’irrite ;
C’est le fanal d’envol
D’un très mauvais génie ;
Le cancer, par métonymie !

Dangereux, même en sel,
Voyez le dégât grave !
L’écrit pas plus ne brave,
Fût-il fatal, véniel,
Cette chose ennemie,
Le cancer par métonymie !


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 09h55 le 02 May 19


SALLE D’OP



Non je ne mourrai pas
Sur vos tables nickel
Ni sous vos scialytiques
Ni sous vos doigts gantés de vert
Et vos têtes masquées
De fer
Vos instruments barbares
Et ma tête qui pend
Les bras en croix
Non je ne mourrai pas
Dans votre chant opératoire
Je mourrai un jour
Dans une forêt
Où là-bas

SUR LA MER



1986





Ce message a été édité - le 02-05-2019 à 09:57 par Violette


Salus
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Posté à 15h16 le 02 May 19





"Des vers qui traînent"

Tome IV



Il jouait la taupe à Hambourg,
Ce type, hein, vraiment m'épate !
Oulipien né des bords de l'Ourcq,
Chaque mot lui servait d'étape !

°°°°°°°°°°°°°°°°

Tout arbre, où le canal miroite,
Fait feuillage au long de l’eau coite.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Que Paracelse me patafiole !
J'ai transformé le fer en ce plomb
Alourdissant l'or d'un cheveu blond
Créé, décantation, dans ma fiole !

°°°°°°°°°°°°°°°°

A l'alchimique feu des fauves vers qu'on ourle
Perle un précipité de cristaux enivrants
Et cette drogue prise incite à ce qu'on hurle
Le plus longtemps possible en des chants fous et francs !

°°°°°°°°°°°°

Tant que le pipaillon flapote
Et tournillone en cent voluts,
Nous serons gais, l'âme en ribote,
Et nous ferons chanter nos luths...

°°°°°°°°°°°°°°°

L'île des bébés-mots :
J'avais quelques maux d'elle,
Quelque allusion mortelle,
L'aile des béhémoths...

°°°°°°°°°°°°°°

L’immortalité tue !
Mais nous ferons la fleur
A notre âme têtue
D'en utiliser l'heur.

°°°°°°°°°°°°°

En descendant cet escalier
J'ai bien senti sur mon épaule
Tout ce qui pouvait nous lier
Comme à l'aimant l'inverse pôle

°°°°°°°°°°°°°°

Tout passage est une porte ;
Chaque serrure a sa clé ;
Mais après tout que m'importe :
Je crains fort être encerclé !

°°°°°°°°°°°°°°°°°

La musique angoissante du vide
Sonne clair au néant désespoir ;
Perforé, l'or de l'iris viride,
A l’œil du temps suinte d'un feu noir...

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

D’un silence si dense, un cri d’orfraie effraie.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Cultivons l'imaginaire
Dans notre âme un peu ternaire :
Symbolique ou bien réel,
L'être est triple ! (un sort cruel)

°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur ''La fille piège''

(Très beau poème, mais moi le topinambour au goût d'artichaut, je l'aime aussi!) :

Ah ! Je préfère les patates !
Mais la cuisine de ces vers,
Amie, où vous vous épatâtes,
Exclut les goûts les plus divers !

°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur ''Halieutique'', une belle quarte de ''Lo'' :

Depuis l’amorce, incipit,
Au comique de Syracuse…
Pêche aux sens d’un fil de soi qu’use
L’absurde rien, excipit

…...................

Judicieuse remarque - et bien joli quatrain -
Tentons ! Tentons d'améliorer le train
Qu'exige la syntaxe, où luit notre grammaire,
Orgueil de notre langue et culturelle mère !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

- L'instant éclaire le temps -

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

La musique ? - Du tonnerre !
C'est vrai : rien de débonnaire.
Mais quelque âcre vers apprend
A cultiver son arpent.

°°°°°°°°°°°°

Ainsi que des bons couvreurs, nous
Ferons rejoindre en cette noue
Les flot du flux dont l'alme roue
Du vers agite le remous.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Es-tu, Lorelei, médusée,
Fluviale, par l'océan
Où l’aurélie, en tout rusée,
Flotte aux fraîcheurs de l'ouragan ?

°°°°°°°°°°°°°°°°°

Puisses-tu, lisant encore
De mes vers l'obscurité,
Déplisser mon front ridé
Plein d'un âpre écrire accore !

°°°°°°°°°°°°°

Les poètes ? Menteurs-vrais !
Leur musique ? un stratagème
Pour garder l'azur au frais,
En espérant quelque gemme...

°°°°°°°°°°°°°°°°

La vacance est inconnue !
(La nature a peur du vide)
Et si le Vercors invite
A marcher, l'âme à la nue,
Cet océan dont je viens
Ouvre aux esprits éoliens...

°°°°°°°°°°°°°°

P 181

A suivre


Salus
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Messages : 6938


Posté à 12h37 le 03 May 19





"Des vers qui traînent"

Tome IV



Relire un vers qui nous relie,
Raillant tout ce qui nous rallie ?
- Plein de détours dans le zigzag,
Ton esprit cultive le gag !

°°°°°°°°°°°°°°

Giono, c'est un maître, et sa tentaculaire œuvre
Etend partout ses gigantesques bras de pieuvre,
Sur l'âpre chose humaine ! Et sur tout l'horizon,
Depuis Baumugnes va, jusqu'aux flots de l'Auzon...

°°°°°°°°°°°°°°

Je vous embrasse toutes deux ;
Le vers (ex machina deus)
Nous rattache, ainsi qu'invisible
Le fil de la Parque invincible !

°°°°°°°°°°°°°

Ni plénitude ni vacance,
Toujours en recherche du vers,
J'en arpente partout la transe
Dans l'infini de l'univers !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur ''Les vacances de l'utopie'' par M. Laurent :

Une merveille ciselée
Pleine d'une émotion celée
Dans les vers ailés de ce lied
Que tant de musique liait !

°°°°°°°°°°°°°°°°


Sur ''La Touzane'', commentaire de M. C :

L'ermite en sa thébaïde
Prend le temps de méditer
Et le vieux chêne impavide
Lui parle d'éternité
Tout autant que les étoiles
Allumées aux ciels d'été
La vie n'est parfois qu'un rêve
Par notre esprit enfanté !

…..............

Pertinente confusion ?
Clin d’œil pour qui s'initie ?
"Les ciels" sont peints ! Prophétie
D'une amère conclusion ?

°°°°°°°°°°°°°

Les pâtés de Michèle :

Tu me mets l'eau dans la bouche !
(Il m'en reste encore un peu)
Pour ce genre d'escarmouche,
- Toujours prêt ! - (c'est un aveu)
Las ! Mon cholestérol grimpe,
Mais jamais je ne regimbe !

°°°°°°°°°°°°°

Sur ''La Touzane'' (on envierait cette fin) :

Le plus tard sera le mieux !
(Je voudrais vivre bien vieux)
...Mais, je crois, la fin des bêtes
Est le dur sort des aèdes.

°°°°°°°°°°°°

Souvent la tombe est sous le sens,
A guetter une âme imprudente
S'approchant des Enfers (de Dante)
- Allumez, prêtres, vos encens -

°°°°°°°°°°°°°°°°°

Envoûter est mon désir ;
Mon radeau dût-il sancir
Je ferai, de tous les vices,
Flamboyer les maléfices !

°°°°°°°°°°°°°

Tu cherras, c'est là notre lot ;
Mariés à la vie, en dot,
Nous savons : pas d'infinitude !
Dieu gît, mort, sur la grande étude.

°°°°°°°°°°°°°°°°°

Surréalisme politik
Où le sujet prend pour son grade !
(Mais l'envolée est poétik,
Et c'est une belle dérade !)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

En passant la brosse à reluire,
Repenser la prose à relire :
Epancher son prose en délire
Aux passants (qui n'osent rien dire),
Un penchant qu’ose la satire ?

°°°°°°°°°°°°

Fin du tome IV
- A suivre -


Ancienmembre
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Posté à 15h09 le 03 May 19

La main sur son épaule

C’est en descendant l’escalier
J’avais la main sur son épaule
Il portait un manteau de cuir
Il ralentit le pas pour sentir
Ma main sur son épaule
Et moi je me sentais
Retenue protégée
Dans la descente d’escalier

Comme la vie est parfois
Douce et rassurante
Ma main sur son épaule
Et j’ai le cœur qui chante

Ne pars pas
Ne pars pas

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