Salus
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Posté à 16h01 le 24 Jun 19
Sonnet de l'implicite
Les oiseaux font, le long des criques,
Des chemins à peine tracés,
Çà et là, comme des essais
De décalages symboliques...
Les transcendantales suppliques
De sous-jacents si damassés,
Pourvu que l'on l’aimasse assez
Le tableau de ces sons sphériques,
S'avéreront audibles si
L'image, en un vol réussi,
Réunit la plume impalpable
Et l'ample concept de l'éther
Sans que coure un coupable câble
Sous le salin côtier de l'air.
Ce message a été édité - le 24-07-2019 à 13:03 par Salus
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Salus
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Posté à 21h45 le 22 Jul 19
Cher Prosper, la compréhension n'est pas une nécessité pour apprécier l'Azur ; la certitude du sens suffit ; ma poésie est dite "impréhensible", en tant que telle, son explication demeure une possibilité parfois mystérieuse :
Le langage des oiseaux
« Ora et labora »
Praticien minutieusement démesuré,
J’extrais une phrase aux miroitements écrus ;
Tel crée un Paracelse, en précipités bruts,
Tant d'arcanes d’un Œuvre aux mystères accrus,
Je sublime en l’athanor les sons. Censuré,
Mon alambic concocte un discours césuré
Dont la transmutation tient du symbolisme, ou,
Alchimie appliquée, impréhensible clou,
D’un corpus ésotérique architecturé !
Féru du vieux grimoire et mage autodidacte,
Je fonds le plomb dans le creuset de l’occiput !
Ma recherche est intense et j’avance sans but,
Et je suis gigantesque, et je suis Lilliput !
Je cémente et retrempe un sémantique pacte,
Flirte avec le vortex, la pâle cataracte
Mercurielle, noria d’alliages occultes,
Vers en cacophonie, avec l’écho d’insultes,
Les tombereaux du blanc bruit nu qui se diffracte…
« Solve et coagula»
La forge porte au rouge, au flot d’un souffle vif,
Le laïus malléable en sels de Quintessence !
(Ce cinquième élément, cohésion de l’essence,
Qui relie et mélange et le iambe et la stance,
Se mord la queue, Ouroboros impératif !)
Ainsi, je vais jusqu’au dernier cercle, intrusif,
Néphilim déchiffrant les pentacles d’Hayyan,
Marie-la-Juive, et les beaux vers d’Omar Khayyam.
…Et du kérotakis distillant tout ton kif,
Jobelin, je me drogue à la vaste fumée
Emanant de tes sels calcinés et dissous ;
Je cherche l’antimoine et la fleur d’airain, sous
Les feux secrets du sage ; aux accents d’anges saouls,
Le chant sacré pâteux, la parole embrumée ;
Je bois à l’eau première une ivresse bien née
Que la philosophale ambroisie illumine,
Bouillie au vif-argent, cuite en l’ambre androgyne,
Du feu résiduel de mon âme damnée.
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