Salus
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Posté à 21h08 le 13 Aug 19
Négoce
Je vends mes vers, c’est pour survivre,
Si vous saviez ce que j’en bave !
Je sais bien, le public se lave
Les mains du mal à faire un livre !
Fifre de l’affre, au plus offrant,
Je cède en bloc, et tout à trac,
L’églogue de ma vie en vrac,
Souffrant, lecteur indifférent,
De l’hypocrite déférence
Marquée après l’enfer atroce
- Sacrifiés au sacerdoce -
Vécu de morts en déshérence …
Paré des pourpres d’un rayon,
L’ange du mal de ce vilain,
En ces tissus - ni soie ou lin -
Je songe à l’ange de Villon…
Plus près de nous, à ces poètes
Qu’on a dit maudits et moururent
Dans ces misères qui murmurent
Aux portes des feux et des fêtes…
Plus tard, sitôt le marbre froid,
Ladres, renards, goules, chacals,
Ne craignant pas d’être bancals,
Exploiteront le verbe adroit.
Ces postérités en suaires
D’us cousus aux fibres dorées
Cachent les nuits déshonorées
De pauvretés élémentaires !
Je ne sais si je vaux ces gens,
Parlant qualités littéraires,
Mais l’indigence et la galère
M’en font parents moins exigeants !
Ainsi tombé si bas je brade
Aux birbes ces mots que je darde
A la barbe de la Camarde,
Amie à mort, ma camarade !
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Posté à 10h59 le 17 Aug 19
Je suis frappée par la musicalité des mots et l'allant allègre des vers ! Je n'en dirai pas plus pour Salus, craignant sans plus qu'il cherche un bonus -supplémentaire- ou le terme de -stradivarius- pour ce que je cite en sus :--
---Ainsi tombé si bas je brade
Aux birbes ces mots que je darde
A la barbe de la Camarde,
Amie à mort, ma camarade ! --- Bravo l'ami :)
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