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Posté à 10h28 le 01 Jul 20
Bienvenue Wawa, bravo pour cette première qui sort de l'ordinaire plutot déjanté jusqu'à présent. Le comique fait place à une version teintée d'émotion, ce qui prouve, une fois de plus, que la poésie peut jouer un thème en s'accordant sur plusieurs tons.
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Wawa
Membre
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Posté à 22h35 le 01 Jul 20
En fait, je me pique au jeu et y revient déjà, avec :
Le chimpanzébu
Pour partir dans l'espace,
L'homme fut tout aisé
D'installer à sa place
Le singe chimpanzé.
Mais la question de l'eau
Se posa tout à coup,
Car pour aller là-haut
Il faut boire beaucoup...
Et tout pareil à l'homme,
Le singe envisagé,
Bien souvent en consomme
Plus que nécessité !
C'est alors qu'un savant
Eut cette riche idée :
Accouplons-le avant
Avec un bovidé !
Ils prirent le zébu
Pour cet accouplement
Et le chimpanzébu
Plus raisonnablement !
Ou la réutilisation du jeu de mots bien connu sur le zébu...
A bientôt peut-être !
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Posté à 10h21 le 02 Jul 20
Merci Wawa d'avoir remis au goût du jour la célèbre maxime
"quand zébu, z'ai plus soif"
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Posté à 10h54 le 02 Jul 20
Allez, un dernier exemplaire de bêbête extraordinaire, puis, ayant épuisé mon cheptel sardinosaurien, je passe le témoin !
Les gnours
Chaque année quand vient le temps de la transhumance
De la savane aride aux plateaux verdoyants,
Plusieurs milliers de gnous, paisibles ruminants,
Se mettent en chemin dans une harde immense.
Les crocodiles sont prêts à faire bombance.
Tapis dans les marais ils guettent patiemment
Le moment où leurs proies traversent le courant.
La curée bat son plein, le grand festin commence !
Ecoutant les conseils d’un vieux mâle inventif,
Qui voulait mettre un terme au meurtre collectif,
Quelques braves pionniers changèrent de tactique :
Dressés sur des pattes griffues de plantigrade,
Grognant, montrant les crocs en signe de parade,
Les gnours semèrent chez les bourreaux la panique !
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Posté à 17h45 le 02 Jul 20
sujet rondement mené avec vaillance comme quoi il ne faut jamais être mou du gnou, sinon on se plantigrade
OK je vous l'accorde, il n'est pas terrible mon jeu de mots
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Lau
Membre
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Posté à 11h45 le 04 Jul 20
Extra ! Bravo à tous !
La Java du Charaigné
Sur le marché d’Hennebont -bont !
A l’étal des crustacés –cés,
Victime de son succès –cès,
Tournait l’araignée en rond-rond !
Près du pays de Merlin –lin,
La magie en libre accès –cès
Fit glisser d’un vieux chat ses – ses
Yeux sur elle et, si malin –lin,
Il lui proposa ce deal-deal :
- Depuis toujours, je crains l’eau –l’eau
Si tu me prêtes ta peau-peau,
Je te sors de là, dit-il –t-il.
Lors l’araignée approuva –va,
Ebahi, le bigorneau –neau
Vit aux feux d’or d’un anneau –neau
Ces deux danser la java – va :
La Java du Charaigné – gné
Sur le marché d’Hennebont –bont
Se danse encor ; chaque bond-bond,
Par la moule, est enseigné –gné.
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Posté à 12h09 le 04 Jul 20
très drôle bravo ! cela me rappelle le sonnet "Un brave homme de bègue"
de Boris Vian
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Lili
Membre
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Posté à 13h12 le 04 Jul 20
Excellent en effet-fet
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Lau
Membre
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Posté à 13h26 le 04 Jul 20
Ah oui Kerdrel ! Il bégaie à l'intérieur du vers... Un cador ce Vian ! Si tu permets, pour l'assistance, je le poste, bien qu'il ne soit pas du registre de la sardinosaurie :
Un brave homme de bègue
Un brave homme de bègue, assez cu-cultivé,
Vivait de son ja-jardinet plein de fleurettes,
Plein de ca-calme et de repos, de violettes
Et de pi-pissenlits. Rien ne fut arrivé
S’il n’eût été go-goberger au pied levé
Sa cousine Julie, fille fort coqué-quette,
L’emmené-ner aux champs, pour faire la dînette,
Sur son baudet qui ruait sur les pa-pavés.
Mais dans les roseau-seaux, Pan vint se promener.
En le voyant-y-ant, l’âne brait. Etonné:
– Pan-Pan! fait notre bègue et le dieu tombe mort.
Le pauvre devint fou. Fou plus que lui n’y a.
Tous les matins dans sa cami-misole il sort,
Donner un biberon à ses bé-bégonias …
B. Vian
Ce message a été édité - le 04-07-2020 à 18:20 par Lau
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Wawa
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Posté à 21h23 le 04 Jul 20
Excellent tout cela, Boris Vian bien sûr, mais aussi toutes les trouvailles "sardinosauriennes" !
Alors pour moi, je lance ce petit 3ème... car jamais deux sans trois (!) :
Le zébrebis
C'est une vieille histoire
Que les anciens racontent
Et l'on ne peut savoir
Si c'est réel ou conte...
Un beau zèbre africain,
Ignorant la risée,
Se voulut le coquin
D'une brebis frisée ;
Insensibles au mépris,
Les voilà qui forniquent
En poussant de grands cris
Sous le ciel de l'Afrique !
Mais leur progéniture
Eut un drôle d'habit :
Tout frisé à rayures,
Ce fut le zébrebis !
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Posté à 23h04 le 04 Jul 20
joli pyjama a rayures molletonné
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Posté à 23h37 le 05 Jul 20
Premier essai façon "sardinosaure" en ennéasyllabes
Le bonoboa
A sa réputation fidèle
Un bonobo fier et rebelle
D'un drôle d'animal s'enticha
Une jolie femelle boa.
De cette union six mois plus tard
Vint au monde un étrange moutard
Aspect mi-boa mi-bonobo
Dans la vierge forêt du Congo.
En haut d'un arbre se prélassait
Oisivement le bonoboa
Par les rais du soleil caressé.
Mais un beau jour, faute de pitance
Bien mal lui prit, il se dévora
Et mit fin à sa maigre existence.
Ce message a été édité - le 05-07-2020 à 23:38 par Serona
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Posté à 08h34 le 06 Jul 20
Bonoboa ou ouroboros, ah oui le serpent qui se mord la queue
bien trouvé ! essai concluant
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Posté à 13h56 le 06 Jul 20
Merci pour cette approbation sardinosaurienne, Kerdrel. :)
Eh oui, le serpent qui se mord la queue!
Belle idée d'avoir proposé ce topic regorgeant de jolies trouvailles animales.
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Posté à 07h48 le 08 Jul 20
Le Tyrannosoryx Rex
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A la place ''d'autant en emporte le vent''
Évitant de commettre encore une boulette
Le cinéma Grand Rex exposa le squelette
D'un Tyrannosaurus, au complet, mais sans dent.
On ne veut surtout pas effrayer un enfant
Il faut la repentance éternelle et parfaite
Préhistoire cruelle encor sur la sellette
Les monstres mis à bas, le sont dorénavant.
Ce qu'on nous a conté ne valait pas tripettes
L'animal carnivore en fait était végan
Pour manier l'histoire il faut pincette et gant
Bientôt les manuels fêteront nos défaites.
Croyant aveuglément qu'existe bien un Ptyx
Sans gloire et sans péril on vaincra cent Oryx.
8 juillet 2020 ©
* Ptyx est un mot de sens inconnu employé par Mallarmé
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