Salus
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Posté à 19h44 le 02 Mar 21
Merci pour vos collaborations ornithologiques !
...Et puis, par votre serviteur (qui devrait être pendu), un poème monstrueux :
La merlette
Il m’est arrivé qu’un oiseau,
Hasard ? Devant mes pieds se pose ;
Pris doucement, mis sur ma peau
Afin que rien de méchant n’ose
Menacer l’adorable ami
- Savoir s’il était « il » plus « qu’elle » ? -
Sitôt blotti. Puis sa brahmi,
Tout contre le creux de l'aisselle,
Grava mon derme des secrets
De son bec, pauvre ange fragile,
Et mes mots seraient indiscrets,
Si j’en trahissais l’évangile !
Relâchant son vol hasardeux,
Mes esprits d’amour abreuvés,
J’eus le temps, juste, de voir deux
Trous sanglants, dans ses yeux crevés.
Ce message a été édité - le 02-03-2021 à 19:49 par Salus
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Salus
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Posté à 21h10 le 05 Mar 21
Le langage des oiseaux
« Ora et labora »
Praticien minutieusement démesuré,
J’extrais une phrase aux miroitements écrus ;
Tel crée un Paracelse, en précipités bruts,
Tant d'arcanes d’un Œuvre aux mystères accrus,
Je sublime en l’athanor les sons. Censuré,
Mon alambic concocte un discours césuré
Dont la transmutation tient du symbolisme, ou,
Alchimie appliquée, impréhensible clou,
D’un corpus ésotérique architecturé !
Féru du vieux grimoire et mage autodidacte,
Je fonds le plomb dans le creuset de l’occiput !
Ma recherche est intense et j’avance sans but,
Et je suis gigantesque, et je suis Lilliput !
Je cémente et retrempe un sémantique pacte,
Flirte avec le vortex, la pâle cataracte
Mercurielle, noria d’alliages occultes,
Vers en cacophonie, avec l’écho d’insultes,
Les tombereaux du blanc bruit nu qui se diffracte…
« Solve et coagula»
La forge porte au rouge, au flot d’un souffle vif,
Le laïus malléable en sels de Quintessence !
(Ce cinquième élément, cohésion de l’essence,
Qui relie et mélange et le iambe et la stance,
Se mord la queue, Ouroboros impératif !)
Ainsi, je vais jusqu’au dernier cercle, intrusif,
Néphilim déchiffrant les pentacles d’Hayyan,
Marie-la-Juive, et les beaux vers d’Omar Khayyam.
…Et du kérotakis distillant tout ton kif,
Jobelin, je me drogue à la vaste fumée
Emanant de tes sels calcinés et dissous ;
Je cherche l’antimoine et la fleur d’airain, sous
Les feux secrets du sage ; aux accents d’anges saouls,
Le chant sacré pâteux, la parole embrumée ;
Je bois à l’eau première une ivresse bien née
Que la philosophale ambroisie illumine,
Bouillie au vif-argent, cuite en l’ambre androgyne,
Du feu résiduel de mon âme damnée.
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