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Mahea
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Posté à 18h22 le 13 Apr 21

ça tombe à pic! Le Renard était donc un romain Sourire


Ann
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Posté à 18h56 le 13 Apr 21

Le pays des éléphants est loin maintenant. Le ballon glisse dans le ciel.
Il traverse un champ de moutons tout serrés les uns contre les autres. Un agneau l’invite à venir se réfugier parmi les siens : « Tu sens cette odeur de pluie. Elle annonce la tempête. C’est terrible la tempête. Si nous ne faisons pas comme le bélier d’or nous dit, nous irons vers l’inconnu ! C’est terrible l’inconnu.» Le ballon fut tenté de prendre du repos avec ce gentil innocent tremblant à la caresse du vent frais du matin. Mais l’aventure, c’est l’aventure et l’aventure ne souffre pas d’attendre dans la mollesse.
Après le gris de l’ombre des moutons qui avait obscurci la Terre et l’épais manteau blanc du troupeau nuageux, le ballon flotte dans le bleu d’un ciel pur. Il monte encore plus haut. Et puis le ballon croise une armée de travailleuses. « Nous sommes les étoiles qui filons la laine des moutons. Ce sont des bêtes dociles. Mon Dieu, qu’ils sont bêtes ! fit la chef qui filait entre les quenouilles des ouvrières affairées. Puis elle cria : « Attention Stella, ton fil a cassé ! C’est un mouton noir. Je t’avais prévenue, il faut l’avoir à l’œil. C’est le genre à vouloir savoir si l’herbe est meilleure ailleurs. Il ne doit pas en brouter, elle pourrait avoir le goût de la liberté. »
– On dit que ça a un goût amer mais quand on y a gouté, on perd le sens de la bergerie, ajouta encore l’étoile filante. J’envie quelquefois mes sœurs qui ne connaissent rien d’autre que le passage du marchand d’or. La poudre aux yeux endort leurs ambitions qu’elles consacrent de leur naissance à leur mort au service de l’œuvre.
– C’est quoi l’œuvre ? demande le ballon.
– Je l’ignore mais c’est le grand tout dont on ne parle pas, fait la chef des étoiles.
Alors le ballon roule encore plus haut. Dessous les moutons se balancent comme des marionnettes. Les étoiles cliquètent comme des mécaniques d’horlogerie et le ballon grimpe.
Puis de plus en plus haut, les longs écheveaux de laine flottent comme des algues dans la mer. Une grande arche jette au hasard, ses couleurs qui tombent en rideau sur les filaments de laine s’enroulant sur eux-mêmes.
– Vous n’avez rien à craindre ! Un peu d’originalité ne tue que la monotonie, leur fait l’arc-en-ciel.
Ces gros ballots coloriés poussées par le vent solaire tournent en rond autour d’une boule éblouissante. Le ballon entend : « Viens jouer avec nous, tu es des nôtres. Faisons la ronde autour du Soleil. Celui qui attrapera un de ses cheveux d’or gagnera un tour gratuit ! ». Le ballon fit deux tours et puis s’en va encore plus haut. Il se cogne contre la voûte céleste. : « C’est assommant comme voyage. J’aimerais revoir le plancher des zèbres et des zébus et le cri des enfants humains. » Le ballon par un vent descendant dégringole alors jusqu’à la poupe d’un zodiac qui lui fait signe. Le vertige est sidérant.
– C’est encore un coup des humains qui polluent notre atmosphère ! C’est la voix de la grande Ourse en colère qui projette le pauvre ballon qui roule sur le mont de Vénus.
– Je suis désolée madame la Déesse, fait le ballon qui se dégonfle à l’invitation de la planète rosissante.
Puis le ballon se perd dans un trou noir. Quand il reprend ses esprits, un oiseau de feu qui revenait de s’abreuver au sein de glace d’Uranus, frôle les joues rebondies du ballon :
– Je t’emporte où il te semble bon, loin dans d’autres univers. Il y a tant de mystères à découvrir.
Le ballon demande : Si je me pose sur tes ailes, je m’y brûlerai.
– Prends le risque de me faire confiance.
– Je voudrais retourner dans la brousse d’où je viens. Mes amis les éléphants me manquent.
Le ballon n’a pas fini sa phrase que l’oiseau de feu en un éclair étire ses plumes d’or et de rouge, le dépose sur la terre et la partie de foot continue comme si rien ne s’était jamais passé car dans l’univers le temps n’existe pas, pas plus que chez les petits éléphants qui n’entendent pas leur mère les appeler pour le souper et le bain du soir.


Ann
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Posté à 18h58 le 13 Apr 21

Mais Jules n'eut jamais le Cézar. Salut Salut Salut Mahea


Mahea
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Posté à 19h40 le 13 Apr 21


« Babar..., Elmer... » Le compte était bon se rassura la mère ! Un éléphant, deux éléphants, ça... C'est comme les trains, à la queue leu leu …
Et puis, à quoi bon s'enfuir quand personne ne vous pourchasse!

Le ballon à l'écart semblait caillou, de par son magnifique mimétisme avec le paysage, il ne se dégonfla pas et s'accorda un répit, à l'ombre des grands acacias. Quelques épines joueuses, faisant mine de s'étirer, une partie de chatouille semblait démanger leurs griffes... Quand soudain, le vent se leva, au ravissement presqu' enfantin du bateleur des savanes perché sur la corne d'un zébu endormi.

Mdr



Ce message a été édité - le 14-04-2021 à 10:22 par Mahea


Ann
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Posté à 20h54 le 13 Apr 21

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Le voyage de Babar p 10

Mahea, tu as donc touché du doigt l'origine de la citation.
Babar et la vieille dame,fit partie de mes grandes émotions de lecture. J'avais cinq ans et je me souviens de l'achat du précieux livre jusqu'à la première lecture dans l'âtre qui était mon domaine.
Elmer, c'est le livre de prix de ma fille. A chaque génération, son éléphant.

La phrase pour demain :

De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour qu’on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient le grand silence nocturne,


Ann
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Posté à 09h59 le 14 Apr 21

De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour qu’on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient le grand silence nocturne,
Le vent venait de tomber après deux jours de tempête. La pendule égrenait les secondes et le robinet continuer de goutter. Les bruits de la vie ordinaires berçaient et agaçaient tour à tour et mon mari ronflait du sommeil du juste. Il y avait un boiteux qui dansait dans le grenier, un vagabond sans doute. Son pas était irrégulier : un pas trainant suivi d’un coup sec. Jules avait pourtant fermé la porte à clef qu’elle ne soit pas emportée par le vent fort de ces deux derniers jours. Le cheminot avait fait sauter la serrure mais je n’avais rien entendu. Est-il là caché depuis plusieurs jours, vivant de rapines dans le tonneau à pommes et aux colliers de champignons séchés. Fut-il possible qu’il grille des châtaignes et fasse bouillir des pommes de terre conservées dans le sable ? Il avait fabriqué un brasero dans un baril de fer blanc. Il faudra le déloger avant qu’il fasse flamber la maison. On puiserait dans la réserve pour lui remplir sa sacoche. On le remercierait de son passage sans l’inviter à y revenir. Au-dessus de ma tête, il y avait un étranger qui déambulait dans mes vieux souvenirs. Je tendais l’oreille. Le silence était intolérable et de nouveau, deux pas crevèrent ce silence. Ils se dirigeaient vers le fond. D’un coup, un couinement annonça l’éboulement de cartons et quelque chose roula sur le parquet. Silence. Mais qu’est-ce qu’il fabriquait ? Fut-il somnambule ou avait-il eu envie de pisser ? J’appréhendais les dégâts que ce type était capable de faire. Il avait des puces. Je craignais pour les pièces de lingerie pliées dans du papier de soie qui aura pu servir aux œuvres vulgaires. L’aube mettait du rose à l’obscurité de la nuit. Cet homme était un assassin. J’insistai pour convier le maire et quelques paysans à venir en renfort. Il n’était pas question que mon mari affrontât seul ce monstre sanguinaire qui habitait notre logis.
On poussa le représentant municipal devant, suivi par la fourche du cantonnier. Le squatter fut surpris dans son sommeil. Ses énormes yeux lui mangeaient une face toute ronde et ébouriffée. Il avait pris ses aises sur un large nid de feuilles et de paille. « Retirons-nous. C’est une espèce protégée. Les souris n’ont qu’à bien se tenir » fit l’édile du village. J’avais comme locataire, un grand-duc qui partait à la chasse toutes les nuits calmes, croquant occasionnellement un rongeur égaré dans les murs. Tout un été, il réquisitionna le grenier puis un matin, il ne revint pas du bois qui bordait la propriété.


Mahea
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Posté à 14h00 le 14 Apr 21

Puisque ce n'est pas une araignée au plafond XD
Un indice (si tu veux bien?)

l'étrange bestiole qui poinçonnait son tic tac au grenier, devait-elle entreprendre une diète pour ressortir du trou par lequel elle était entrée Sourire


Ann
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Posté à 17h12 le 14 Apr 21

Point de diète, un chien assis aura suffi.


Ann
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Posté à 07h37 le 15 Apr 21

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Il s'agissait hier d'une phrase tirée de
L’aiguille creuse de Maurice Leblanc page 1
Je vous propose aujourd'hui cette phrase :
Il est bien clair, en effet, que l’on ne s’embarque pas pour une expédition semblable sans prendre quelques précautions.


Machajol
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Posté à 23h45 le 15 Apr 21

Les chiens de traineau piaffaient d'impatience, ils étaient désordonnés sur la ligne du départ;

les mushers préparaient les sacs pour la traversée de l'arctique; de la glace sur des kilomètres à perte de vue; des horizons où le soleil frôle la ligne entre la banquise gelée et le ciel luminescent.

Des tonnes de vêtements, de vivres, des substances nécessaires à la survie de ce bivouac, des toiles de tentes, des duvets, des couvertures antigel, des torches,
de la nourriture déshydratée, des butagaz, sans oublier les allumettes, les bougies etc ..

Le montage des appareils de recherche prenait du temps, les photographes s'activaient sur un traineau à part où les coques immenses contiendraient tout ce fourbis !

L'expédition longuement préparée, voyait le jour; le jour H sonnerait dans deux heures environ
et enfin la longue traversée aurait lieu. Immensité, silences majestueux, couleurs, peut être verraient ils des ours polaires.

Impatient, les chiens jappaient maintenant, ils savaient le départ proche et la traversée pouvaient commencer sous les meilleurs hospices.


Vie
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Posté à 03h36 le 16 Apr 21

J'vous kiffé Mesdames ! Salut


Vie
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Posté à 03h39 le 16 Apr 21

Pourquoi ce correcteur à la con me met des é partout ?
Je reprends donc mon commentaire:

Je vous kiffe Mesdames ! heureux


Mahea
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Posté à 11h36 le 16 Apr 21

A la suite de Mâcha..

L'attente du départ, dura, dura, car le maître traînait aussi lymphatique que la bise qui lambinait à présent, alors... Le chien de tête, piqua nez entre pattes et se mit à rêver au soleil cuisant de l'Afrique, aux excursions lointaines où il devenait lion la nuit dans les savanes,
Comme un roi sur sa terre promise où ni Maître, ni Dieu viendrait se moquer de ses hallucinations.
Un Tartare de gazelle lui fila sous les yeux !
Mdr



Ce message a été édité - le 16-04-2021 à 11:37 par Mahea


Ann
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Posté à 12h50 le 16 Apr 21

Il est bien clair, en effet, que l’on ne s’embarque pas pour une expédition semblable sans prendre quelques précautions.
Paul aimait le mystère et la désobéissance le grisait. Quand François, son ainé de quatre ans lui proposa de participer à l’expédition, Paul accepta fier de la confiance que lui faisait son grand frère. L’aventure commença la veille par la quête de deux lampes torches. François avait préparé une boite d’allumettes et Paul avait été chargé de leur procurer quatre chandelles. C’était facile, il suffisait d’attendre que Rosy, la cuisinière aille jeter les épluchures à Rondelet, le cochon pour atteindre le tiroir du vaisselier. Mais Paul se souvint qu’il avait vu dans l’atelier, deux lampes accrochés au-dessus de l’établi encombré de trésors. Georges, le bricoleur de la maison lui avait même montré qu’on pouvait changer l’intensité lumineuse des lampes en tournant les tubes de métal. Paul avait été fasciné.
A cette heure de la sieste, il n’y avait guère que les cigales à s’activer dans le parc. Paul glissa entre les hortensias et les herbes de la Pampa puis il pénétra dans l’atelier sentant la colle et la peinture, la chaleur exaltant ces odeurs entêtantes. Il prit appui sur la manivelle d’un énorme étau puis escalada une étagère à clouterie. Il emporta son larcin qu’il présenta tout fier à François.
L’étape suivante concernait les clefs, le précieux sésame qui leur ouvrirait le paradis. Papa gardait la clef de son bureau toujours dans son gilet, même à l’heure de la sieste. Monsieur Garlin de Rueil avait sa méridienne à l’écart. Cet homme aimait l’ombre et la solitude. Les enfants étaient encore assez loin du bosquet qui garantissait la tranquillité de leur père qu’ils l’entendirent : « Qu’est-ce que vous faites par ici, galopins. Ce n’est pas un lieu pour jouer aux indiens. Rendez-vous utiles plutôt. Allez quérir Joséphine, qu’elle m’apporte une citronnade bien fraiche ! »
Ce n’était pas le moment de contrarier le chef de famille. Ils coururent à la cuisine. Joséphine souffrait sans doute de la chaleur du fourneau. Son corsage ouvert, la pauvre Joséphine suffoquait malgré les efforts de l’ami intime de Papa, Monsieur Alexandre qui haletait à force de vouloir ranimer la jeune fille qui se releva par miracle en ajustant sa robe. Paul admira la discrétion de Monsieur Alexandre qui se retira sans vouloir tirer gloriole du sauvetage dont il était le héros. Mais la discrétion est le propre des pharmaciens qui délivrent les potions magiques. Paul s’essuya sans les comprendre les reproches de son grand frère : « Tu aurais pu t’abstenir de tousser. Tu nous as tout fait rater ! J’aurais voulu voir mieux ! » Paul se contenta de transmettre la demande de leur père. Joséphine qui se fit à elle-même : « Ces hommes me feront mourir ! »
La phrase chuchotée inquiéta le petit Paul toute la fin d’après-midi qui finit par s’en ouvrir à François : « Eh bien moi quand je serai grand, je ne ferai jamais de mal aux dames pour ne pas les faire mourir. »
François qui n’en connaissait guère plus sur la question répondit à son frère : « Les filles disent ça mais elles aiment… »
– … Qu’on les fasse mourir ? Mais on n’a pas le droit ! Mais alors c’est parce qu’elles sont fragiles que le curé ne veut pas qu’on les touche. Tu te souviens quand il t’a pris à jouer au docteur avec Claudine, continua Paul.
– Il n’y connait rien aux filles ! Papa lui, il dit que les femmes, c’est le paradis et Papa sait mieux ces choses-là parce que c’est un grand médecin. Il les soigne bien, il sauve beaucoup de vies, fit François, premier admirateur de Docteur Garlin de Rueil.
– C’est vrai quand Maman me câline, elle est douce et elle sent bon. Et puis, elle m’appelle mon petit chou, et elle sourit. Un jour, elle a même dit que nous étions sa raison de vivre. C’est une preuve, confirma Paul.
Docteur Garlin de Rueil avait des journées harassantes qui se prolongeaient souvent en soirée. Il se retirait alors dans sa bibliothèque feutrée attenante à son cabinet. « Je vais en enfer trouver l’inspiration pour vous emporter en paradis, ma chère ! » faisait-il à son épouse épanouie comme une rose.
C’est ainsi qu’avait germé dans la tête de François de monter une expédition dans cet endroit secret sur lequel le docteur veillait jalousement.
– Nous devons nous saisir de la clef ! fit encore Paul revenant à la réalité de ce chaud après-midi d’été.
Les deux garçons retournèrent auprès de leur père. Il n’y était plus mais ses vêtements trainaient sur la méridienne. Il faisait si chaud. Les enfants ne se posèrent pas de question, le temps pressait. François trouva le précieux sésame dans le pantalon de toile. Sans demander leur reste, ils allèrent se réfugier dans un coin du jardin pour jouer en toute innocence en attendant le repas du soir.
Quand la maisonnée se fut endormie, François et Paul traversèrent le corridor. Le cœur battant, l’ainé enfonça la clef dans la serrure quand une main bien connue se posa sur son épaule.
– Mes fils, je vous sais gré d’avoir retrouvé cette clef. J’étais dans l’embarras, je pensais bien qu’elle était tombée dans l’herbe haute du petit bois. J’avais retourné toutes mes poches mais l’incident est oublié. Nous en garderons le secret en nous trois. Demain, je vous montrerai quelques livres d’arts très instructifs mais pas un mot. Filez donc vous recoucher, fit leur père.
Les enfants soulagés de l’indulgence du docteur furent ainsi arrêtés dans leur expédition mais gagnèrent largement en complicité avec leur coquin de père auquel les femmes ne résistaient pas.


Ann
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Posté à 12h53 le 16 Apr 21

Bien vu Mahea, la phrase d'hier est en effet tiré de Tartarin de Tarascon
p 34
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Aujourd'hui, je vous propose cette phrase :
Souvent nos dimanches d’hiver se passaient ainsi.

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