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Auteurs Messages

Salus
Membre
Messages : 6899


Posté à 15h56 le 26 Feb 17







Glose N° 26




On cause, on est entre nous,
L'on s’échauffe et l'on se lâche,
Bien à l'aise et parfois vache,
Mais le cœur sur les genoux !


« L’association pour la reconnaissance du babil et du borborygme »
/
(loi 1901)

Vous présente, réitérées, des résipiscences anticipées avec ses dernières « Gloses », peut-être impardonnables,
à vous de juger :

Ouvrons d’exergue en citant Valéry, dont jadis nous parlâmes :

« …Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire
est assez grand pour tout le monde. » (in « Variété »)

C’était après la première mondiale, ça reste édifiant !

Mais Valéry, c’est le passé des « Gloses » !

Nous en étions à la tragique et géniale Sicaud, qu’un sort méchant nous a ravi…

Je ne voudrais pas dire du mal d’Andrée Chédid, ni de Yves Bonnefoy, pas plus que de Philipe Jaccottet, d’autant que ces deux derniers sont vivants, hein, moi, je ne fais que passer…

Par contre, je vais cracher un flot de bile
(que s’écartent les personnes sensibles),
avec des morceaux de dégoût entiers,
sur ¤¤¤¤¤¤ ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤*
*(il parait que honnir nommément est passible),
exécrable romancier, d’une littérature à la mondanité mesquine, opportuniste, et d’une ridicule et petite méchanceté frustrée et bêtement misogyne,sur un ton bourgeoisement glauque, j’en ai lu un, pouah ! …Et la vérité m’oblige à dire qu’il est moins mauvais poète que prosateur, ce qui ne relève pas de l’exploit.
(On peut aussi, s’ils sont bien de lui, lui reconnaître de bons titres…)
Le fait qu'il soit LE romancier référant de notre courte époque et de notre pays en dit long sur l'état de notre flageolante culture littéraire...

Ayant rendu – vomi – à César ce qui lui revient de droit, et en attendant qu'il s'abaisse (encore) à me faire un procès, finissons le vingtième siècle dans un désordre chronologique absolument justifié, puisque nous n’avons pas parlé – ou à peine ? des surréalistes, dont les recherches concomitantes et acharnées explorèrent bien des impasses, telle la soi-disant « écriture automatique » de ce couillon d’André Breton (salut, André !), qui, mis à part quelques fulgurances, n’a eu du génie qu’une idée abstraite, confondant les rôles jusqu’au burlesque triste de la papauté, et poussant l’aveuglement jusqu’à bannir Artaud, qui s’en foutait, lui le plus chromosomiquement surréaliste de tous les bardes…

Ce qu’ont poursuivi les poètes de cette obédience représente, à ce jour, ce qui s’est fait de plus vrai et de plus sérieusement lyrique dans une continuité tâtonnante du symbolisme, voie royale vers les éthers divins de l’impalpable et le remaniement du réel…


Artaud, qui écrit, dans « Le Pèse-Nerfs », dont le titre seul ne le dispute, en torsion décalée, qu’à « L’Ombilic des limbes », autre et littéraire inter-plan  :


Invocation à la Momie


Ces narines d’os et de peau
par où commencent les ténèbres
de l’absolu, et la peinture de ces lèvres
que tu fermes comme un rideau

Et cet or que te glisse en rêve
la vie qui te dépouille d’os,
et les fleurs de ce regard faux
par où tu rejoins la lumière

Momie, et ces mains de fuseaux
pour te retourner les entrailles,
ces mains où l’ombre épouvantable
prend la figure d’un oiseau

Tout cela dont s’orne la mort
comme d’un rite aléatoire,
ce papotage d’ombres, et l’or
où nagent tes entrailles noires

C’est par là que je te rejoins,
par la route calcinée des veines,
et ton or est comme ma peine
le pire et le plus sûr témoin.



J’adore ce truc, qui se joue des règles classiques, sublimant leur négation sans les ignorer, et confine au frissonnement incube de ce que la magie noire a produit de plus effectif…
(On notera, entre autres, l'utilisation absente de la majuscule systématique en début de vers, qui semble être d'origine, ainsi que trois passagers clandestins voyageant parmi les octosyllabes ...)

Artaud, c’est la tragédie absolue de la fièvre et le génie trouble et torturé d’une souffrance acérée, la lucidité d’un autre monde…
Je ne résiste pas, finissant cette glose, à la prétention mégalomane de vous proposer un mien poème, portant sur cet incroyable rhapsode, qu’aujourd’hui encore, nul ne peut circonscrire :


Pour comprendre :


Cloue ! au marteau d’une mort sûre,
Tel qu’Antonin sous la morsure,
Les épaves des sens au linceul,
La voile naufragée où dort seul,
Perdu, vacant dans ses immensités,
Les concrétions d’affreuses densités,
Le phare-esprit, l’œil crevant le sommeil,
Fouillant l’espace blanc de son pinceau vermeil !

Laisse vriller au sang les plaques,
L’acier rougi du temps qu’étarquent
Les ridoirs arrachés du cerveau,
Pour entrevoir de ta prison, l’eau
Sans horizon des libertés promises,
Vaste hydrosphère où la vie est prémices ;
O phare-esprit crevant l’œil du sommeil !

Toute douleur d’une âme éclatée au soleil.






Salut,
Salus !



(La prochaine fois, on continue le surréalisme, venez nombreuses et nombreux !!)


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 07h53 le 27 Feb 17

Bonjour,

Citation de Salus :
Je ne voudrais pas dire du mal d’Andrée Chédid, ni de Yves Bonnefoy, pas plus que de Philipe Jaccottet, d’autant que ces deux derniers sont vivants
... Feu Yves Bonnefoy depuis le 1er Juillet 2016


Un gage (à écouter intégralement) :


Salus
Membre
Messages : 6899


Posté à 10h04 le 27 Feb 17


C'est un monsieur intelligent et documenté ; j'ai tenu 8 Minutes !


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 10h12 le 27 Feb 17

Et plein d'humour... S'il te reste un peu de temps, sa réponse à une question (à l'instant 1 : 04 : 52)


Salus
Membre
Messages : 6899


Posté à 12h49 le 27 Feb 17


OK

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