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Rechab [11/05/20 09:57]
"l'étage au(x) dessous"

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Au rayon des culottes ,
il y a des mannequins,
qui me regardent d'un œil coquin .
Je préfère cet étalage à celui des bottes,
car là-bas, ça sent le caoutchouc.

Oui, c'est l'étage aux dessous ,
dont je suis assidu,
bien que situé au-dessus,
du rayon des chaussures .
On y respire un air d'azurs :
un petit air en boîtes,
qui me laisse les mains moites,
quand je vous en imagine parée
( quoique un peu dénudée ...).



Je ne regarde pas les prix
de toute cette lingerie ,
( je suis intéressé,
mais ne compte pas la porter ,
je n'ai pas la taille assez cambrée
pour m'en acheter ) .
Une jolie vendeuse du rayon mercerie,
voyant mon air alangui
me demande alors « c'est pour essayer ? »

« je peux vous renseigner ? »
« Je suppose que c'est pour Madame ? »
- « -- oui , c'est bien pour une femme :
c'est une demoiselle
qui adore les dentelles
les corsets d'antan,
corsages transparents ,
les dessous fripons,
qui me collent les frissons ! »



La jolie vendeuse n'avait pas l'air d'une nonne,
à ce rayon, elle ne devait pas voir souvent des hommes :
elle m'a encouragé d'un sourire :
« je vois que vous savez bien décrire ,
mais ce qui fait l'émotion
ce sont les sensations...
le moment critique
quand se tend l'élastique ! ,
le parcours d'une main ,
effleurant le satin...!
vous qui aimez voir,
il faut aussi sentir : vous devez savoir
que les doigts agiles
doivent aussi apprécier le textile ! »



"Les petits rubans
font la joie des amants
surtout quand on les desserre ,
après le dessert.
Enfin, je ne vous explique
que le côté pratique,
( car la vie de la culotte
existe surtout quand on l'ôte...) "
- d'où l'explication des choses
objet de cette prose :

La voilà qui me regarde d'un air drôle,
joignant le geste à la parole :
elle me plaque sur le comptoir
à côté des mouchoirs
et me lance
dans une soudaine confidence :
" bien que je sois du magasin,
je n'en ai pas besoin :
juste pour l'anecdote
je ne porte pas de culotte ! "
.

-
RC - sept 2018