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LES COMMENTAIRES RECUS:
Ancienmembre [30/11/15 14:08] merci raymond |
Raymond [29/11/15 23:53] Merci Violette. Amicalement Raymond |
Ancienmembre [29/11/15 20:29] je voudrais pouvoir le lire en anglais à voix haute pour au moins entendre sa musique c'est le poète du jour bien à vous |
Ancienmembre [29/11/15 20:25] toujours déçue par les traductions et ici il y a des fautes désolée |
Ancienmembre [29/11/15 20:21] Ode à un Rossignol I Mon coeur souffre, une torpeur accablante s'empare De mes sens comme si j'avais bu de la ciguë, Ou vidé une coupe de puissant narcotique À l'instant même et m'étais plongé dans le Léthé: Ce n'est pas par envie de ton heureux destin, Mais parce que je suis enivré de ton bonheur,- Toi, qui, Dryade ailée des arbres, Dans quelque mélodieux entrelacs De hêtres verts et d'ombrages infinis Chantes l'été à plein gosier, à ton aise. II Oh ! Qui me donnera une gorgée d'un vin Longtemps refroidi dans la terre profonde, D'un vin qui sent Flora et la campagne verte, La danse, les chansons provençales et la joie ensoleillée ! Oh ! Qui me donnera une coupe pleine du chaud Midi, Pleine de la véritable, de la rougissante Hippocrène, Avec, sur le bord, des bulles d'écume entraînante, Que, la bouche teinte de poupre, Je puisse m'abreuver et, quittant le monde sans être vu, M'égarer avec toi dans l'obscurité de la forêt : III Disparaître dans l'espace, me dissoudre, oublier Ce qu'au sein du feuillage tu n'as jamais connu, Le degoût, la fièvre et l'agitation, Parmi les hommes qui s'écoutent gémir les uns les autres; Où le tremblement secoue les vieux aux rares cheveux gris, Où la jeunesse devient blême, puis spectrale, et meurt ; Où rien que de penser remplit de tristesse Et sur les paupières pèse d'un poids de plomb, Où la Beauté ne peut conserver un jour ses yeux lumineux, Sans qu'un nouvel Amour le lendemain en ternisse l'éclat ! IV Loin, m'égarer loin ! car je veux voler vers toi, Non pas traîné par les léopards de Bacchus, Mais sur les ailes invisibles de la Poésie, Malgré les obstacles et les retards de la sotte pensée : Déjà je me sens avec toi ! tendre est la nuit, Et peut-être la Lune Reine est-elle sur son trône, Au milieu de son essaim d'étoiles Fées ; Mais ici, il n'y a nulle clarté, Sauf celle que le ciel souffle avec les brises Sur les sombres feuillages et la mousse des sentiers sinueux. V Je ne peux même pas discerner les fleurs à mes pieds, Ni quelles essences d'arbre dégagent d'aussi suaves senteurs, Mais dans la pénombre embaumée, je devine chacune de ses odeurs Dont ce mois de la saison parfume Le gazon, le hallier, le fruit de l'arbre sauvage ; La blanche aubépine et l'églantine des champs ; La violette qui se fane si vite recouverte par les feuilles ; Et la fille ainée de la mi-Mai, La rose musquée en bouton, trempée de rosée vineuse, Où bourdonnent les mouches par les soirs d'été. VI Plongé dans l'obscurité, j'écoute et plus d'une fois J'ai été presque amoureux de la mort apaisante, Je lui ai donné de doux noms en plus d'un vers pensif, Pour qu'elle enlevât dans l'air mon souffle calme ; Maintenant plus que jamais il semble délicieux de mourir, De finir à minuit sans souffrance Pendant qu'au-dehors tu répands ton âme Dans une telle extase! Tu chanterais encore; moi, j'aurais des oreilles qui n'entendraient pas ? Ton sublime Requiem résonnerait sur un tertre de gazon. VII Mais toi, tu n'es pas né pour la mort, immortel Oiseau ! Il n'y a pas de générations affamées pour te fouler aux pieds ; La voix que j'entends cette nuit fut entendue Dans les anciens jours par empereurs et manants : Peut-être cette même chanson fit tressaillir Le triste coeur de Ruth, lorsque regrettant sa patrie, Elle se tenait en larmes parmi les blés de l'étranger ; Peut-être est-ce toi-même qui souvent as Charmé de magiques fenêtres, s'ouvrant sur l'écume Des mers périlleuses, en de féeriques terres délaissées. VIII Délaissé ! Ce mot même semble une cloche Qui sonne la séparation et me rend à la solitude ! Adieu ! l'imagination ne parvient pas à me leurrer autant Que sa réputation le proclame, décevant elfe. Adieu ! Adieu ! ton antienne plaintive va s'affaiblissant, Il franchit la prairie voisine, le silencieux ruisseau, Le sommet de la colline, puis s'anéantit dans les profondeurs De la vallée prochaine. Était-ce une vision, était-ce un rêve ? La musique s'est envolée :- Suis-je éveillé, suis-je endormi ? |