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Jim [07/05/23 14:39] Le traducteur, Luc de Goustine, a privilégié, Arielle, la musique de ces vers, destinés à être chantés (Bernard composait), à l'exactitude sémantique. Trop souvent, on a l'impression que, si les traducteurs excellent en la connaissance des deux langues, ils ignorent ce qu'est la poésie. Certes, "traduire, c'est trahir", ne point hésiter face à cette belle trahison. |
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Arielle [06/05/23 10:38] Je suis malheureusement incapable d'apprécier le poème et la subtilité de ses rimes dans leur langue d'origine mais j'en ai aimé la traduction et tout particulièrement ces deux vers "sans prendre garde qu'en moi prenait la flamme qui m'arde plus que ferait feu de four" Merci de nous faire partager la fraîcheur de cette poésie |
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Jim [05/05/23 19:05] Le « a » est effectivement muet. Exemple... savant, première strophe (cobla) extraite du poème Ara no vei luzir solelh / Je ne vois plus luir le soleil , la strophe étant composée de 3 octo, suivis de 3 hepta, terminée par un octo suivi d'un hepta. De plus, les rimes des hepta sont déterminées par les racines des mots faisant la rime des octo... pas tordu, le gars, mais finaud ! Donc : solelh → soleha, rai → raya, esmai → esmaya, sordei → sordeya. On comprend que ce fameux « a » soit à peine prononcé, comme suspendu, pour tendre vers la rime commune, comme si masculin et féminin tendaient vers l'union. (8) Ara no vei luzir solelh, (8) tan me son escurzit li rai ; (8) e ges per aisso no°m esmai, (7) c'una clardatz me soleha (7) d'amor, qu'ins el cor me raya ; (7) e, can autra gens s'esmaya, (8) eu melhur enans que sordei, (7) per que mos chans no sordeya. On retrouve cet usage dans les deux tornadas finales : (8) Bernard clama sidons mercei, (7) vas cui tan gen vos merceya. (8) E si eu en breu no la vei, (7) non crei que lonjas la veya. Trad. : Je ne vois plus luir le soleil (apocope du « e » par le traducteur) tant sont obscurcis ses rayons pour autant ça ne m'émeut pas car une clarté m'ensoleille d'amour qui dans mon cœur rayonne et quand d'autres gens s'émeuvent je m'améliore plus que j'empire ce pourquoi mon chant n'empire pas. (…) Bernard demande à sa dame merci qui courtois quête sa merci. Et si sous peu je ne la vois je ne crois pas de si tôt la voir. Note : Bernard utilise contre-métaphoriquement dans son poème l'éclipse de soleil à laquelle il assista le 26/10/1147, événement qui, à l'époque, troubla bien des gens. Cela se nomme faire feu de tout bois... |
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Salus [03/05/23 22:52] ...Où l'on peut voir, en fin de vers, des "a" muets ! |