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LES COMMENTAIRES RECUS:


Polymnie2 [09/12/15 23:40]
Hugo, tu as quitté l'accueil avant que je repasse.
Mon problème a été que je lisais couramment à 7 ans des livres, malheurs de Sophie, le bon petit diable.... mais voilà, j'écrivais de droite à gauche de la main gauche!!!! il fallait une glace pour me lire.
J'étais dans une école religieuse, en Belgique et la sœur avait une fine baguette pour me corriger les mains!!!
Je n'ai jamais rien dit à la maison.
J'ai appris à écrire seule de la main droite,
mais je sais encore écrire de la main gauche de droite à gauche.
Je n'ai jamais eu de problème de dyslexie.
Je me suis toujours demandé quelle était la gymnastique du cerveau, lire à l'endroit, écrire à l'envers?
Le texte ci-dessous est des plus intéressant à lire!

Bise, Polymnie2, ce 9 décembre 2015.



Fasya [09/12/15 22:36]
Hey quel témoignage! Il fût un temps où être gaucher était compliqué. De nos jours, impossible d'échapper à la course aux diplômes. Ce qui rend la vie difficile à ces enfants atteints de troubles.

Merci Hugo d'avoir remonter ce texte.
Bises


Hugo98 [09/12/15 17:54]
Coucou Mady!
En pataphysique, Boris Vian dit:
« Je m'applique volontiers à penser aux choses auxquelles je pense que les autres ne penseront pas ».

Le dyslexique serait chanceux sans y penser, puisqu'il surprend le monde chaque fois qu'il s'exprime.

Bisous (voilà le genre de mot, avec lequel je fais très attention à l'ordre des syllabes avant de l'écrire)



Hugo98 [09/12/15 17:40]
Coucou Fasya! lis ce fabuleux témoignage (si tu as le temps) dont la source est ici:
http://www.entre2lettres.com/dyslexie-3/#comment-2260

"Une lettre, puis une autre, apparaissent sur la page blanche. D’autres s’ajoutent aux premières pour former un mot. Un espace. Puis tout recommence. Les lettres se suivent pour former des mots entrecoupés d’un espace de silence. Est-ce les lettres ou les espaces qui définissent le mieux où se situe ma pensée, mes émotions, mes sensations, mes souvenirs, mes réflexions ?

J’ai découvert les mots dans le mauvais ordre. Enfant dyslexique, je construisais mon propre alphabet où les lettres s’écrivaient à l’endroit ou à l’envers, et où leur place, dans les syllabes, était interchangeable. Ainsi une conjonctive « et » devenait possessive « te », ou même ibérique « y » (Espagnol) ou saxe « and ». Mes professeurs de français y perdaient leur latin en corrigeant mes dictées. Les chiffres avaient eux aussi leur propre magie d’infinies possibilités : 363, 636, 663, 336, etc. étaient siamois. A tout cela s’ajoutait l’originalité têtue de la gaucherie. Un dyslexique gaucher pense à contre sens et fonctionne à contre courant dans une classe. Sur les bancs d’école, nous écrivions encore à l’encre. Il nous fallait tremper la plume dans l’encier (en haut à droite du pupitre d’écolier – emplacement stratégiquement conçu pour les droitiers) puis revenir à notre cahier, y poser les pictogrammes demandés, les éponger avec notre feuille de papier buvard, puis recommencer le processus. Mais pour un gaucher, il me fallait traverser de la main toute la surface du pupitre en diagonale du bas gauche au haut droit pour abreuver ma plume et la ramener à la ligne appropriée sur mon cahier. En cours de route, j’y perdais quelques gouttes, qui d’un voyage à l’autre s’étalaient au contact de la manche de ma blouse d’écolier. Tout cela créait un joli bariolage à la fois sur mon pupitre, sur mon cahier et sur mes manches. Mon poignet gauche glissait nécessairement le long de ma ligne d’écriture créant un effet d’épandage des plus disgracieux. Non seulement mes mots bavaient de gauche à droite, mais les lignes disparaissaient dans un arrière fond crasseux tout aussi sombre que mon tranchant de main qui faisait effet d’essuie-glace à chaque passage.

La discipline corporelle était encore au menu ces années-là. Les taloches, les coups de règles et les remontrances pleuvaient chaque fois que les yeux de mes professeurs se penchaient sur mon cahier. Il fut une mode où être gaucher était strictement banni des salles de classe. Tout gaucher se devait d’écrire de la main droite. Il était même imposé, au récalcitrant dont je fus, de se voir la main gauche attachée dans le dos pour en proscrire l’usage durant l’écriture. Me forcer d’écrire en inclinant mes lettres vers la droite constituait un véritable défi que je ne relevais avec succès qu’un mot sur deux ou trois. Mon style, ainsi, semblait totalement aléatoire. On aurait dit un texte écrit sur un navire en pleine tempête, les mots tanguant au fil des vagues.

Par je ne sais quel miracle, ces déboires d’écrivain en herbe ne me découragèrent point. Je persistais à écrire. Mal, mais à écrire quant même. C’est vers l’adolescence que je découvris la poésie. D’abord à l’école, puis par moi-même, pour mon propre plaisir. L’harmonie des mots, des vers, de la prose, combinée à la sonorité propre à chaque vers me réconfortait. J’apprenais plus facilement les textes en vers, les fables et les récitations que les leçons d’histoire. Parce que les mots chantaient ! J’apprenais avec facilité les paroles de chansons populaires parce que les phrases étaient reliées entre elles phonétiquement. La poésie fut le premier véhicule pour mes émotions : amour, tristesse, chagrins, tendresse, excitation, joie, désespoir, amertume, colère, envie, peur, éblouissement… mille et une rêveries d’images et de sensations traduites en lettres, en mots, en vers, en poèmes, page après page.

A l’université, c’est la lecture des mots qui me passionna. Je fis plusieurs rencontres émouvantes. D’abord avec les philosophes qui jonglaient avec les concepts tels des mathématiciens qui déchiffraient les multiples équations de toutes les possibilités. La logique me permit de combiner mathématiques et philosophie dans un langage dénué de contrainte. Les mots ou symboles philosophiques remplaçaient chiffres et nombres qui m’exacerbaient en mathématiques. Je comprenais enfin, par la logique, pourquoi j’aimais tant les maths malgré ma nullité dans cette matière. Autant j’excellais en logique, autant je sombrais en maths. Et pourtant, désormais, toutes deux avaient leur sens, toutes deux, en théorie, m’étaient désormais accessibles.

La philosophie m’aida aussi à rédiger. Il me fallait, pour passer mes épreuves écrites, pondre un texte d’une dizaine de pages à l’énoncé d’un seul mot (par ex. « L’âme »). De plus, il me fallait être cohérent, méthodique, logique, structuré et clair. Mon texte devait répondre aux triple canons de la dissertation : introduction, développement, conclusion. Il me fallait donc structurer ma pensée avant de poser le premier mot sur la page. Je devais concevoir l’ensemble de ma dissertation dans ma tête avant même d’en rédiger la première ligne. Penser, réfléchir, structurer, analyser, concevoir et rédiger en dernier. Ce n’est pas tout à fait ce que l’on appellerait de l’écriture spontanée. Mais écriture c’était ! Et passionnant, c’était aussi !

De plus, dans un cours de littérature contemporaine, il nous avait fallu écrire une nouvelle, et la lire en classe. L’exercice m’avait emballé. Pas pour ce que j’avais moi-même produit, mais pour ce qu’une collègue de classe avait écrit. Son récit était absolument passionnant. Tous, nous attendions d’un cours à l’autre que son tour de lecture revienne tellement son style, son histoire et sa composition nous ravissaient (cette collègue est devenue sénatrice). C’est là, j’en suis certain, que la piqûre pour l’écriture m’est venue… pour demeurer.

Un jour, à mi-vie, un ami du travail publia un roman. J’étais émerveillé par sa prouesse, non pas littérairement parlant, mais pratiquement parlant. Comment, lui, un homme de carrière, un mari, un père, une personne familialement et socialement engagée, avec de nombreuses occupations, pouvait-il trouver le temps pour écrire un roman ? Il m’expliqua sa méthode : deux ou trois heures par jour, au moins cinq fois par semaine, tronquaient son temps libre, et à défaut, son sommeil, pour écrire. En fait, l’écriture était plus un exercice en gestion du temps qu’en créativité. Son approche cartésienne me plut. Je l’adoptais. Je me lançais sans tarder dans une première tentative raisonnable : une nouvelle. Cinquante pages. Cinquante petites pages insignifiantes. Quoi de plus raisonnable ?

Quoi de plus simple ? L’exercice serait amusant. J’y consacrais une partie de mon temps libre, grignotant sur mon temps de sommeil, quatre heures par nuit me suffisant amplement à l’époque. La première page fut écrite au moins vingt fois avant de me satisfaire. Et puis les autres suivirent. Deux cent autre pages survirent. La nouvelle prenait vie. Elle devint un roman. Accepté par une maison d’édition, le manuscrit se métamorphosa en un joli roman publié. Aujourd’hui j’ai deux romans publiés et une collaboration reconnue dans l’ouvrage de deux autres auteurs. Pas mal pour un dyslexique !"

Daniel Mathieu, auteur



Hugo98 [09/12/15 17:10]
"Attends, je repasse car je crois être dure d'oreilles!!!!"

ah! ah! ah! tu me fais rire Polymnie.

"être dur de la feuille" est un handicap pour celui qui écrit.

Bises!


Madykissine [08/12/15 18:19]
;)
Hello Hugo
Dans dyslexie, y a l'ex, dit le faux presseur de 'pataphysique
et bises

Mady


Fasya [06/12/15 18:13]
Ho là là, la dyslexie fait des ravages à l'école. C'est l'enfer pour certains enfants.

Bises Hugo


Polymnie2 [05/12/15 21:16]
Attends, je repasse car je crois être dure d'oreilles!!!!
Merci en attendant car j'apprécie.

A bientôt Bise, Polymnie2, ce 5 Décembre 2015