Ce jour là

A mon Père


L’océan devant nous jouait comme des fugues
De vagues se cassant en embruns sur le port,
D’écueils noirs et glissants envahis par les algues,
Où les moules paressent en un parfait confort.

Le vent s’éjouissait de ses brèves bourrasques
Sur la mouette agile au rire guttural,
Et l’ajonc se jouait des tourbillons fantasques,
Tandis que nous longions la voie du littoral.

L’eau du large exposait un tableau fécondé
D’un vaste nuancier sublime et lumineux,
De l’écume argentée, au vert, au bleu iodé ;
Accroché à mon père, j’ouvrais très grand mes yeux.

Sur la plage de sable ornée de coquillages,
En collant notre oreille à ces carcasses vides,
L’harmonie nous portait vers un rêve en images,
De ressacs agités, de marées intrépides.

Ce jour-là !

Du haut de mes huit ans je captais ce spectacle,
Pour la première fois à jamais envoûté,
Mon père ménestrel parlant comme un oracle
M’a fait aimer la mer et son immensité.


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Ecrit par Aros
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