Buisson ardent 1

Ce n’était en vérité qu’un roncier commun :
Argousin des bois, lardant les individus,
Tatouant de violet, les chapardeurs de baies…
Vifs chevaliers à l’assaut des fruits défendus,
Des aiguillons, les enfants séchaient leurs plaies.
Le frelon suspendit l’attaque. Y’a quelqu’un ?

Un chevreuil, un loup ? Gare ! Ou bien… Un ours brun…
Les cueilleurs braveraient le troupeau de dahus !
Sans faillir… Ils abandonnèrent les futaies.
Le sureau, l’angélique embaumaient le talus.
Les petits guerriers tels des Sioux, longeaient les haies.
Le merle s’envola vers le coudrier. Y’a quelqu’un ?

C’est le silence qui répondit : il y a quelqu’un !
— Tous les hôtes du breuil, je les ai prévenus !
Miaula, de retour sur son chêne, le geai.
Les paniers ? Nos preux gaillards les avaient perdus !
Auprès du mûrier, la troupe n’était pas gaie
Mais les braves par la main se tenaient chacun.

Pour trouver l’audace de défier l’importun,
Phébus dardait son feu sur chaumes et fétus
Qu’une étincelle aurait embrasés sans délai.
Les amateurs de mûres se crurent foutus
Quand d’une coulée, déboucha, non une laie
Mais un vieux braconnier crasseux comme pas un.

Ce n’était en somme qu’un homme du commun
— Se pourrait-il comme un garenne, ils nous tuent ?
— Pour terminer avec ses larcins dans la maie ?
Au fond de sa cabane ? Au secours ! Y’a quelqu’un ?
— Gars ! Est-ce possible qu’un ogre vous effraie ?
Les petits prirent leurs jambes à leur cou. Hue !
Jusqu’au logis se tinrent par la main chacun.


Ecrit pour le printemps des poètes 2018 / thème : ARDEUR<br />
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C'est donc avec ardeur que je me colle à la suite...


Ecrit par Ann
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