C'est midi

C'est midi sur la plaine et midi au désert,
Le long chemin s'étire et la poussière embrase
La touffeur de la steppe et cette pierre rase
Où la lumière tremble, immobile, et se perd.

Il n'est plus temps, hélas, de goûter le matin,
L'élan de la rosée sur la colline calme,
La brume murmurée, souple comme une palme,
La feuille à peine éclose et l'oisillon mutin.

L'heure n'est pas venue d'asseoir en ce bosquet
L'ombre grave et ridée d'un front devenu sage,
La mousse ensommeillée, la chanson de passage,
Le sillon brun, l'écho du vent, le soir secret.

C'est midi sur la route, il est temps de marcher,
Pas à pas, sans faiblir, sans cri, sans amertume,
Et quand le soleil-même, assoiffé, se consume,
Il est temps de tenir, il est temps d'espérer.

C'est midi au désert, insondable midi !
Y a-t-il sur la steppe au moins une fontaine
Où boire pas à pas ? C'est midi sur la plaine,
C'est l'heure du chemin, long, patient, sans cri ...


Mystère d'aridité, que le milieu de la vie, où on se voit confronté à la question de la fidélité à ses valeurs, à l'endurance sur le long chemin, dans la solitude de la rase campagne ...<br />


Ecrit par Ombrefeuille
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