Rêve de campagne

C’est une grande bâtisse,
Flanquée de trois platanes,
Qu’une treille folle palisse.
Les volets clos, peinture en panne,
D’un vert défraîchi tirent sur le gris.

Un rosier est lui rabougri
Dans le jardin envahi d’herbes folles
Quelques coucous ont survécu
Mais c’est mon idole
Cette maison charentaise, mon élue.

De pierre comme il se doit
Que même la mousse respecte
De tuiles rondes est son toit.
Voyez-vous le temps ne l’affecte,
Son silence parmi les chants d’oiseaux.

Une pièce d’eau et quelques roseaux,
Puis, passé le grand portail délabré
Comme une tranchée la route s’encaisse
Dans un petit bois ombré
Lors la maison s’éclipse et apparaissent

Les champs, grands espaces ondulés
Descendant vers la Charente
Épousant langoureuse l’ample vallée
Tandis qu’à mi-pente la route serpente,
Au loin un chien aboie.

Et la colline couronnée d’un bois
Avec les grands hêtres et leurs esprits,
Quelques haies soulignent discrètement
Les limites d’une métairie
Avec ses vignes aux grands sarments.




Ecrit par Saintes
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