Là-bas, au loin, si loin ...

Là-bas, au loin, si loin, plus loin que l'horizon,
Là où monte l'aurore,
Là où jour après jour le soir descend encore,
Il y a ma maison,
Avec son toit plein d'ombre et son seuil plein d'azur,
Avec à la fenêtre
L'infini écouté où la lune vient mettre
Le trait d'un souffle pur.

Là-bas, au loin, si loin, plus loin que mon poème,
Plus loin que ma chanson
Où veillent la forêt, la plaine et le vallon,
Il y a ceux que j'aime,
Ceux dont le pas naguère et jadis le visage
Etaient mes confidents,
Ceux que l'absence rend si présents, si brûlants,
Sur ce lointain rivage.

Là-bas, au loin, si loin, plus loin que le vent gris
Et plus loin que la pluie
Où s'efface le rêve, où la route s'ennuie,
Il y a mon pays,
Avec ses rochers fiers, ses gouffres, ses ravins,
Ses légendes gardées,
Ses faits d'armes contés et ses larmes rimées
Au creux des longs chemins.

Là-bas, au loin, si loin, plus loin que la nuit noire,
Plus loin que les regrets
Où se sont retirés mes silences secrets,
Il y a ma mémoire
Et les espoirs fougueux de ma prime jeunesse,
Et mes élans rompus,
Puis la fuite et l'exil sous des cieux inconnus,
Puis, enfin, la vieillesse ...



Poème inspiré par<br />
la chanson russe "Tam dalieko"<br />
et la chanson serbe "Tamo daleko",<br />
dont les titres signifient<br />
"Là-bas, au loin"<br />
Inspiré également par l'histoire de toute une famille russe qui a fui la révolution de 1917 et qui a fait souche en France<br />


Ecrit par Ombrefeuille
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