La campagne au fil des saisons

Couleurs et senteurs des durs frimas de l’hiver,
Sous une cuirasse assourdie, liliale et glacée
Un linceul albuginé tapisse nos terres
Réduisant, altérant l’horizon familier,
Sous le dôme d’un blanc nivéal qui chancelle
Seul le vert profond des épicéas résiste,
La vie chancelle, la vie se tait mais se cisèle
En la morsure cinglante des vents qui persistent,

Le printemps se profile en rêve de douceur
Ravivant de nos mémoires les souvenances
En fragrances subtiles des cerisiers en fleurs,
Et la nature s’éveille de verdoyance
Bâtissant son nid aux reflets de floraison,
Sous les frôlements de l’astre solaire
En voilure éthérée de tulle céladon
Jailliront les fruits des semences de l’hiver,

Le chant incessant des cigales est revenu,
Le diadème d’Osiris se coiffe d’éclat,
Un camaïeu azuré embrase les nues,
Eblouissances de l’été en ses apparats,
Mais les herbes tendent à se jaunir, à se mourir
Sous les assauts d’une brulance phosphorée,
Les vignes dressent en leurs cœurs les graines d’avenir,
Les lavandes violines ont cessé de danser,

Les couleurs de l’automne ont radié les garances,
Seules subsistent les mélopées d’ocre cuivrées,
Les feuilles tourbillonnent en sylphide cadence
Parsemées en touches éparses de vert safrané,
Dans l’eurythmie capricieuse des souffles d’Eole
Les arbres peu à peu dépouillés de leur flamme
Ombrent leur squelette en l’abandon de corolle
Mais l’on perçoit les tendres bourgeons de leur âme…






Ecrit par Llumierelive
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