Au seuil de tes yeux

Je me suis arrêté au seuil de tes yeux
Je me suis arrêté au seuil d'un puits d'amour
Ton sourire se lève comme un soldat errant dans mes insomnies
Quand les papillons aux ailes cocardes perdent de leurs couleurs

Dans le silence des matins d'avril
Assis sur un banc de pierre
Je fredonne le nom d'une femme aux cheveux d'argent

Et je me retrouve à chanter un hymne au soleil
qui nous a réunis dans l'étreinte de la nuit
qui a enveloppé nos os d'un drap de douceur
qui a allumé le feu de nos désirs

Derrière l'écume des jours
la lune apparaît sertie de ficelles orangées
qui nous jette des guirlandes de fleurs
qui nous insuffle une chaleur cotonneuse

Dans le silence des matins d'avril
Assis sur un banc de pierre
Je fredonne le nom d'une femme aux cheveux d'argent

Lavés des ombres et du noir
les ruisseaux tissent des fils d'eau
pianotent des sons andalous
divertissant une armée de moineaux

Nos corps s'enlacent dans le parfum des jasmins d'Alger
La mer nous prête des cris et des syllabes d'amour
et les hirondelles nous édifient une citadelle de coquelicots
au sommet de la colline mauve du Beau-Fraisier

Dans le silence des matins d'avril
Assis sur un banc de pierre
Je fredonne le nom d'une femme aux cheveux d'argent




Ecrit par Guerroua
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