Mais qu'il est beau ton port...

Quelque fois, comme Ulysse embarqué sur sa mer,
Je m’en vais loin du port où la foule s’enivre ;
Lors je lis, sur le pont, quelques pages d’un livre
Qui me dit tout le goût du sucré, de l’amer.

Mais qu’il est beau ton port
Où le chaland circule,
Camouflant sans effort
Son banal matricule.

Les jardins de l’hiver sont parés de filins
Qui descendent du ciel comme des cordelettes.
Et mon bateau concert qui tournoie et s’apprête
Fait vibrer mon oreille aux doux sons cristallins.

Mais qu’il est beau ton port
Où le chaland circule,
Camouflant sans effort
Son banal matricule.

Or la mouette en vol, poussant son cri strident,
Fond en piquant soudain sur le rocheux rivage,
Et la meute qui suit, croyant à l’arrivage
De quelques poissons frais, se bat en descendant.

Mais qu’il est beau ton port
Où le chaland circule,
Camouflant sans effort
Son banal matricule.

Je me souviens du temps où je chantais fort gai
Les couleurs de l’automne en quelques douces strophes.
Aujourd’hui c’est l’hiver qui, par ses apostrophes,
Me rappelle son nom en soufflant sur ce quai.

Mais qu’il est beau ton port
Où le chaland circule,
Camouflant sans effort
Son banal matricule.

Alors sans plus attendre, au bruit de ton sifflet
J’entends rendre visite à ton amène adresse.
C’est là qu’en écrivant ta douce main caresse
Des mots lestés de sens et de soyeux reflet.




Ecrit par Tonindulot
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