Le plus vieux mystère

Si Dieu est ce lieu en soi qui s’apprend,
Cet endroit où crépitent des silences
Entre les quatre murs étincelants
D’âmes troublées en proie aux turbulences,

Tu dois en être l’heureux corollaire,
La réponse, dans les lourdes questions,
Aux paradoxes et à cette misère
D’un monde démon, au regard vairon.

Mais dès que je te vois je les assume,
J’en perce même le plus vieux mystère,
Celui qui lâche dans la nuit l’écume
Dont se pare tout astre de lumière.

Chaque instant qui frissonne près de nous
Ranime le vieux pommier éternel
Dont la branche plie sous le poids dissous
Du goût intact du fruit originel.

Tu l’y cueilles de ta main merveilleuse,
Me le tends d’un geste renouvelé,
Après toi je croque sa chair juteuse,
Comme au premier jour, où tout s’est créé.




Ecrit par Fregat
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net