Le ruban d'acier

Dans la sculpture grandiose des beaux jours,
Derrière le rideau de brume du présent,
Je devine la respiration de l’amour,
Sous le bronze tranquille de nos sentiments.

De leurs lèvres pendent d’impassible silences,
Nos voix ont voyagé en de tragiques lieux,
Perdues à jamais l’une pour l’autre, démence,
Dans l’ombre et la poussière s’éteignent nos yeux.

Et mes bras inertes errent comme ils le peuvent,
A tâtons, sur ce sombre chemin d’abandon,
Tandis que les matins, jour après jour d’épreuve,
Entonnent notre histoire, réveillant ton nom.

Las, dans l’airain, je me sens de toi prisonnier...
Parfois, sa nuit percute ma peau de lumière
Et j’aperçois alors le satin du passé,
Comme un ruban d’acier, que je ne sais défaire.




Ecrit par Fregat
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