Là où vous reposez

La route qui conduit là où vous reposez
Est longue, et pas à pas le souffle du silence
Couvre de sa clarté la tombe où vous dormez,
Sous l'arche du ciel pur, sous la brise qui danse.

Ici glisse le temps et se tient l'infini,
Parmi ce peu de terre et ces fleurs frémissantes,
Au pied de cette croix de bois nu et bruni
Où les aubes, déjà, sont brumes finissantes.

Je viens, dans le soupir d'un instant arrêté,
Ne goûter qu'avec vous cette heure fugitive
Déjà penchée au bord des flots d'éternité
Et déjà solitaire en la forêt pensive.

Le deuil est un ailleurs dans l'intime des jours
Et l'absence est présence au fond de l'invisible,
Les soirs et les matins passent, suivant leurs cours,
Des rochers d'ici-bas à la rive intangible.

Quand je repartirai, je sais que vous serez
Comme une flamme douce au fond de ma pensée,
C'est là que vous veillez, là que vous reposez,
Dans cet autre tombeau voilé d'ombre apaisée ...



A cet ami qui me demeure cher<br />
et à tous nos défunts.<br />
Inspiration musicale en arrière-plan :<br />
"Pour les Morts",<br />
mouvement symphonique de Paul Le Flem (1881 - 1984)<br />


Ecrit par Ombrefeuille
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