Equipollence




Bien des gens cultivés sont médiocres,
Et quelques analphabètes, non !
Malgré Dieu, de bonnes gens sont diacres.
(Dieu, c'est le théâtre du Démon !)

Des, qui se croient poètes, sont chancres ;
Des clochards pourraient être rhéteurs ;
Il n'est que peu de savoir aux antres
Où l'on le cueille, comme des fleurs !

Accumuler l'information ? - Pouacre !
Car sans pouvoir un peu s'en servir,
C'est inutile ! - et c'est simulacre -
(Nul n'est savant par un Elzévir)

L'érudition, seule, est orpheline,
Cuistrement docte, elle est un mal blanc
Devant l'astuce inculte et féline
De ces dons transportés par le sang !

La pensée autorisée est plate,
Ecrasée ! Au verbe outrecuidant,
La vivacité d'esprit éclate
Parfois d'un gueux, qui rien ne prétend.

Professeur ! Par ce que tu calcules,
Tu te crois dépositaire des
Vrais trésors ! - Mais ils sont ridicules
Ces vieux ! Singes aux cerveaux ridés...

Gardez-vous des ignares qu'on nie,
Lettrés éventuellement vains ;
Au profane il se peut du génie
- Que sait-on des néandertaliens ? -

Soi-disant maître, éclairé, philosophe,
Ne brillant que par les livres lus,
Quand le peuple moqueur t'apostrophe,
Le sens-tu ? Les tiens en sont exclus !

Réfléchir ? bien sûr ! mais sans s'extraire ;
L'élite ? - Fi ! Mais l'étude ? - Oui !
Apprenons ! le mot comme l'araire !
Tout acquis fait l'être épanoui.









Ecrit par Salus
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