A l'ombre des alcôves



Papillon voici le matin, ce matin doux serein
Sur le silence étiolé d'un printemps tranquille,
De cette lumière belle libérée sur le jardin,
Comme se dessine sur tes ailes ce destin,
Aux éclaircies de tes pointillés, sans chenille,
Par-delà les saisons, le mois de mai s'invite en vain.

Mai à pas feutrés, en confidence de muguet
Aux reflets enlacés d'un Avril délié.
Tous ces jours endormis ont givré sans accord
Les clochettes, scintillantes et radieuses comme le bouton-d'or
Où le baiser volé assure le passé.
Mai à pas feutrés, en frissons de beauté .

En frissons de beauté se délivre le trésor de la nature
Du silence sourd et fort, si vibrant,
En petites âmes s'élevant sous l'oeil obscur
Du songe ardent, outrageant, au charme d'enfant.

Le charme d'enfant s'évapore au rythme de la rosée
Il s'endort, et le jour luit
A l'ombre des années émaillées
Au fond des alcôves, où s'assombrit l'ennui.




Ecrit par Colline
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