Raisons du flottement


Il fait beau ce matin. Et c’est trop étonnant,
Les jardins ont fané sous les aubes rouillées
Et les traits anguleux de mon visage blanc
Fondent à pleine peau dans des feuilles mouillées.
Je ne me souviens plus…Je ne suis pas ici
Il n’est venu personne que je sais vivant !
Seuls passent les sinistres astres sur mon lit
D’herbe fraîche. Leurs manèges sont dérangeants.
Autour de moi, on pousse, et on croît, et on monte !
On va vers le soleil, vers le berceau de vie
Que l’on croit immortel, qui connaît notre honte
Et qui nous dévisage. Qui scrute tous nos bruits.
Il n’est pas l’heure de rien et c’en est déjà trop
Trop de ralentis ! Trop de poisse et de questions
Détournées ! Regardez ! Sous vos yeux rivaux,
La vie qui a besoin de la révolution.
La conscience, ici-bas, est un fléau horrible
Savez-vous ? Tout est droit, réglé comme une montre.
Et nous arrivons là, avec nos pauvres bibles
Et l’on ne comprend rien, nos récits le démontrent.
Passez, passez, passants ! Rien ne passe après tout !
Tout revient, même vous, même l’eau et les mots
Que l’on a balayés en se faisant époux.
Alors passez, passants, la nuit se lève tôt.
Faites danser vos femmes et rangez vos gosses !
Demain sera l’aurore et l’éclat de ces jours
Qu’on nous avait volé. Demain, vous, vos carrosses
Et vos ricanements que l’on entend trop loin
Serez, tout comme moi, couché dans les verdures.

Alors, s’éteindront là chacun de nos refrains.

Et nul ne flanchera sous les voûtes d’air pur.




Ecrit par Francois
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net