Si loin d'une mémoire

Aucun de nous ne sait le parfum de la terre
Ni quelles trahisons miroitent infiniment
Sur les gouttes de pluie ruisselant sur les pierres
D’un février menteur, en son soleil fuyant.

Même pas le rêveur, rimes à la dérive,
Qui tente de vers lourds le mystère décrire
Des arbrisseaux défaits sous l’ondée maladive
Où s’éteint la couleur. Tout souffre le délire

D’un âge artificiel, si loin d’une mémoire.
La saison l’abolit, battant son glas dans l’air,
Plus rien ne fait plus sens et d’assauts dérisoires,
L’âme affronte l’oubli, comme l’eau le désert.

Nul ne sait plus alors, fatigué d’illusions,
Qui il est où il va... Et février menteur,
Dans son grand lit d’hiver, l’appât sur l’hameçon,
De son soleil fuyant, vous harponne le cœur.




Ecrit par Fregat
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