L'épaule de Juin



Près des vergers, je laisse mon cœur respirer
Des doux parfums, des voyages bohémiens
Qui invitent à emprunter quelques chemins
Où le souffle de la forêt livre secrets;
Où l'ailleurs déjà nous attend aventurier

Et derrière l'épaule de Juin, je m'avance
Là, Midi darde ses rayons de connivence
Là, Midi taquine les ombres dans leur danse
Déjà, tous les blés vermeils ouvrent leurs épis
Déjà, ils dégagent la joie et le répit

D'exotiques confins m'accueillent de leur hymne,
Les embruns accourent sur les jeunes collines,
L'Orient déroule son somptueux tapis
De mille charmes, de mille nuits, de magie
La broderie de saphirs là haut fascine

Parmi le jasmin, le lilas, la fleur des bois
Parmi l'acacia, et le coquelicot
Un bouquet du monde, vite on me présenta
Des senteurs aux abondants chemins verticaux
Un bel ilot où se perdre comme chez soi !

Comme le papillon frôle les avirons,
Je capture la paix qui mord à l'hameçon
L'horizon se vêtit d'une robe ornée d'or
Serai-ce ici, envoûté que le jour s’endort ?
L’Aquilon déjà me repousse dehors !

Près des vergers, je laisse mon cœur respirer
Juin, et ses mille embruns, après le long exode
Sont revenus intacts des lointaines contrées
Et la saison déjà nous chuchote son ode
Comme la résonance d'un amour manqué




Ecrit par Clesia
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