Au calice des chagrins


Mon âme comme le mistral vire au bleu pâle
Ploie l'aile pareille à l'aurore qui s'affaisse
Et ses lèvres roses soufflent une tendresse
Rappelant le manteau du blizzard glacial

Faut-il que les heures soient aussi diaphanes
Comme les écumes le long du large flânent
Comme les brumes cachent le matin de voiles
Le bonheur brille-t-il coincé dans un cristal ?

Et comme le trépas de la belle saison
Mon cœur roule entre les feuilles en fanaison
Leur éclat vif prend le regard de la fadeur
L'oraison empiète sur les sublimes chœurs

Voici que la froide déesse de la nuit
Descend déjà parmi les saules endormis
Et sa cape vaporeuse répand l ombre
Ses chaudes larmes coulent lentement sans nombre

Qu'as-tu ? Muse qui inspire les mélodies
L'horizon qui git succombe de lui, l'ennui
Et mon âme prend le navire de l'errance
Ici et là tanguent tous les amers silences

Qu'as-tu ? Muse qui inspire mon élégie
Les étoiles dans une barque sont parties
J'ai bu sans espoir au calice des chagrins
Ma sœur, je sais, je te ressemble que trop bien !




Ecrit par Clesia
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net