Soir de juin

L'ombre du jour finissant
S'étire parmi la plaine
Et, couchée à la fontaine,
S'allonge au chemin errant.

L'air est encore ébloui
Sur les talus où la brise
Ebouriffe l'herbe assise
De son envol étourdi.

Ici frémit la senteur
Des fleurs sauvages froissées
Dont les tiges sont chargées
D'une ondoyante lenteur.

Là les grillons sont cachés
Le long du champ qui stridule,
Et leur chant léger recule
Devant nos pas égrenés.

Là-bas le soleil descend,
Magnifique, inexorable,
Sur l'horizon impalpable
Où le silence s'étend.

Soir de juin, soir en allé
Dans la mémoire lointaine
Et sous la plume sereine
Au bord du cœur effleuré …

Soir de juin, soir envolé
Dans la mémoire fragile
Et sous la plume gracile
Au fond du cœur étonné …




Ecrit par Ombrefeuille
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