Gigue assassine

Les gargouilles crachaient des parfums illicites
Elle, rebelle, empruntait les routes qu'on évite


Des moines grassouillets récitaient quelques vers
Et n'hésitaient pas à couper au travers


La chanteuse alanguie secouait sa marotte
Aux jeux de hasard gagnaient les polyglottes


Insolents qui animaient nos tendres soirées
Des langues mortes pendaient aux vitres moirées


Une épousée fantoche s'amusait d'un pantin
Les cordes tendues gigotaient pleines d'entrain


Dans un jardin d'antan nous nous gavions de figues
Et les notes joyeuses dansaient la gigue

 
J'allais d'un pas léger, insouciante et gaie,
Elle s'endormait nue l'oreille aux aguets

Une blanche princesse fardait une catin
Sa soif de savoir saoulait tout silence hautain

Oh ! je revois encore son sourire assassin
Pognes fermées, l'enfant dormait contre son sein

Quand, semblant surgi de nulle part, apparut
L'étal de la crémière squattant toute la rue. 


Cadavre exquis, mélange de nos chimères, écrit à quatre mains par Chris Laure et Candlemas<br />
Extrait du recueil "Jeux d'e-vers"


Ecrit par Candlemas
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