Rases lueurs

Nous avons pendu sur le fil du temps
Les mots humides que s’offraient nos cœurs,
Les lessivant au ruisseau affligeant
D’orages brusques aux rases lueurs

Car nos mains ont frelaté cette glaise
Dans laquelle nous modelions l’amour,
Couchant sa passion dans la parenthèse
De gestes machinaux, sur leur vieux tour.


Ah ce temps où une grande lumière
Fécondait le moindre de nos regards !
Son reflet triste hérissé de barrières,
Gît sous la lune, désormais blafard.


Mais l’âme entrouverte et les yeux fermés,
Il me semble bien encore l’entendre
Dans l’air du soir ce brame déchiré
D’un amour au vent volant dans ses cendres.




Ecrit par Fregat
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