Aigle noir

Un aigle noir épie, et de son aile pure
fauche à la fois l’éclair et l’immobile blé.
Et voilà qu’il affole aussi ma chevelure
et se pose si près que mon cœur est ciblé.

De peur que mes cheveux ne soient pris pour un lièvre
je les coiffe autrement face à son bec armé,
quand il se met soudain à découdre ma lèvre
à la façon d’un homme ayant toujours aimé.

Et moi qui l’interroge avant qu’il ne m’achève :
« De quelle âme infinie es-tu le masque étroit,
de quelle éternité suis-je la marque brève
et d’où vient que nos cœurs battent au même endroit ? »

Mais demeurant muet le voilà qui s’envole
et m’abandonne vierge au bord de la raison ;
ne sachant pas répondre il s’enfuit sans parole
et laisse entre nous deux renaître l’horizon.


En écho à la chanson de Barbara.

Ecrit par Famineur
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