Vogue

La colère désoriente,
Et je me perds souvent
Car il est vain le sens du vent

Jusqu’à la contrée oriente
Où les djinns noirs des narguilés
Diffusent les parfums
Dont s’enfièvrent, futurs défunts,
Des cheikhs par le shit aiguillés…

Si vainement que le vent souffle
Il nous porte et nous aile
Et tel qu’Orphée apparaît frêle
Face au concret fort comme un buffle

Ce zéphire apporte au réel
Le faix de sa voix fausse
Dont le ton sale se rehausse
A force d’être plus cruel.

Sous les volutes des fumées
Il n’en est nul qui réinvente
Quelque musique où le chant tente
D’extraire, notes inhumées,

Les tessitures d’arts majeurs
Du sensible ensemble des sons
Excluant les exhalaisons
Que soufflent ces airs ravageurs...


Le vrai c’est une dure chose ;
L’imaginaire est mieux !
Mais le sang feint de ce vin vieux
Demande une certaine osmose.

La colère désoriente
Et je me perds souvent
Car il est vain le sens du vent…




Ecrit par Salus
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