Les neuf Muses

« Célèbre » ou « célébrée », origine du nom,
La mère d’Hyacinthe est Muse de l’histoire,
Illustres attributs attirant l’auditoire,
Or : trompette héroïque, clepsydre… renom !

En langue grecque : « aimée », cithare en main et lyre,
Robe ample, épanouie, en Muse présidait
A quelle poésie ! un croquembouche à lire,
Thème anacréontique, érotique : délire !
Offrande à Thamyris ? son fils qu’elle guidait.

Tenant en main son masque, à l’époque romaine,
Hellénistique aussi, boom, essor : phénomène,
« Abondante », de lierre ô son chef couronné !
La Muse présidait l’art de la comédie,
Inouïs son pouvoir, sa beauté, mélodie,
Encore, auparavant, un rôle agreste, inné.

Une Muse, elle aussi, qui fut par Apollon,
Renommé Musagète, un fameux étalon,
Aimée, équivalent son nom, pure alchimie,
Nature, à « la céleste », en main globe, compas,
Insignes attributs, outils d’astronomie
Excellemment servie : un suivi pas à pas.

Elle incarna de l’art primitif de la Thrace
Une sûre influence, un plus tard le jeu,
Très prisé, de la flûte, au son pur qui retrace,
En mémoire pasteur, la bergère : l’enjeu,
Ravissement du cœur, et de l’esprit, de l’âme,
Présida la musique à l’éternelle flamme,
En main le chalumeau, bas de gamme hors-jeu.

C’était, soit dit, la Muse ô la plus éminente
A tenir le premier rang au sein de ses sœurs,
Le don de présider, tout à tour, étonnante,
Lyrique poésie, éloquence, censeurs
Interdits par aisance et flots de mots berceurs,
Officiels attributs : un stylet, des tablettes
Pour cette mère, échos d’un mythe enchérisseurs,
Et de héros, de dieux, chanteurs… ô d’odelettes ?

Présidant, au début, les Hymnes héroïques,
Orchestre en son pouvoir, ses instruments stoïques,
La géométrie ou l’histoire également,
Yeux rêveurs convoitant l’art, enthousiasmant,
Mimique, elle en devint Muse, méditative,
Naturelle, de fleurs la couronne festive
Illuminant et chef, être comme il se doit,
En pose d’orateur, sur sa bouche quel doigt !

Muse « la chanteresse » au printemps de sa vie,
Elle devint patronne, dans son âme ravie
Le dieu Dionysos, surnom : Melpomenos,
Présidant, couronnée ô de, vignes racées !
Odorants pampres d’or, raisins : sucs, panacées…
Masque tragique en main, occultant l’albinos ?
Et d’Héraclès massue, une masse de taille,
Nullement destinée à livrer choc, bataille,
Eclose tragédie à transir mérinos.

Tenant en main la lyre ou bien une cithare,
Elle, son nom traduit par « celle que le chœur
Réjouit », prédisant, la pureté cathare,
Percutante euphonie, à griser âme, cœur,
Symphonie, harmonie, accords sur toutes gammes
Indicible unité, fusions, amalgames,
Complicités à vie, amour dans l’au-delà,
Hérite de ces arts, en veux-tu en voilà,
Ouverte à poésie, à chœurs qu’elle préside,
Relevant du lyrique et du drame, oh la la !
Et à danse, plaisirs absolus sans subside.

Le 8 mars 2008.


1er Prix de l’Acrostiche décerné le 4 mai 2008 par les Éditions Terriciaë.

Ecrit par Stapula
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