Sans adresse

Les yeux fermés, à en souffrir,
Quand s’effacent les souvenirs,
Plus rien ne vit ni ne résonne
Au cœur transi d’une personne.

On voudrait naître au jour nouveau,
Apercevoir son clair flambeau,
Mais on est perdu, sans adresse,
N’ayant que brumes pour maîtresses.

On fouille toutes les armoires,
Palpe tout recoin de mémoire,
Sans ne plus trouver que poussière
Sur les jours fiévreux de naguère.

On perd le charme, la tendresse,
On se voit choir dans la détresse
D’un futur sans plus d’horizon,
D’un sol usé et hors saison.

Quand s’envolent les souvenirs,
Que rien ne peut les retenir,
On est la feuille qu’abandonne
L’été, balayé par l’automne.




Ecrit par Fregat
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net