Le trouble des couleurs

De cette aubaine je veux te parler,
De voir s’estomper en léger chagrin
Le soleil, à mesure qu’il n’émet
Qu’un chatoiement fauve dans le lointain,

De cette heure où le silence s’élève
Sans qu’aucune fièvre ne le trahisse,
Si ce n’était, dans le jour qui s’achève,
L’onde de sa brise où ton ombre glisse,

De ce bois brun qui fait le temps frémir
Dans l’intangible trouble des couleurs,
Quand gris et bronzes, d’un même soupir,
Se fondent dans les verts avec douceur.

C’est de cela, de ce bienfait immense
Dont je voulais te parler mon amour,
De ciels qui tentent combler ton absence
Quand cependant il l'esquisse toujours,

Dans ce crépuscule qui vient complice,
De flammes dans la lente obscurité,
Démanger, sans qu’il ne soit plus supplice,
Le bonheur de nos heures envolées.





Ecrit par Fregat
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