Mon dernier enfant





Les années sont passées, plus ou moins enchantées.
J’ai perdu follement beaucoup de beaux moments,
Aujourd’hui entassés en mirages emportés,
Égarés à jamais sans autres dénouements.

J’ai tellement perdu au cours de ces printemps
Que mon cœur, d’âge mûr, n’a plus aucune larme.
Les jours me sont ardus, débordants de tourments
Je baisse mon armure et renie les alarmes.

Pourquoi livrer un combat de plus chaque jour
Mon cœur n’a la tentation que pour s’endormir.
J’ai perdu une à une toutes mes amours,
Je les écoute, là-bas, tout au loin, gémir.

Il ne me reste que les jappements d’Olane
Ma petite chienne, aux regards amoureux,
Nos sensibilités n’ont jamais de chicanes
Avec elle, mes jours pétillent très heureux.

C’est mon dernier enfant, elle me donne tout,
Ses sentiments se devinent dans ses doux yeux.
Dans mes déplacements, elle me suit partout
Les promeneurs dans la rue sont tous très envieux.

J’appréhende le jour ou je vais la quitter
Emporté, hélas ! Par la limite du temps.
Je vais la délaisser, mon cœur très affecté
Une désunion aveugle sans contretemps.

Elle, l’âme pure qui jamais ne trahit,
Allongée à mes pieds s’ensommeille confiante
Va connaître la solitude sans crédit,
Seule, abandonnée, comme une ancienne amante.


Daniel Lefebvre
21.09.2018




Ecrit par Lefebvre
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