Le nouveau fils de l'homme

Le nouveau fils de l'homme était né nu, dans ce mode vertical et horizontal
D'aussi loin, elles avaient toujours inondé le ciel ces sphères lisses et pâles
D'aussi loin, ils avaient toujours envahi l'espace ces piliers ridés sans hâle
Monolithes immémoriaux, sous-tendant cette réalité de leurs frêles châles

Les sphères gonflaient et les piliers dictaient - tel était l'ultime verbe
Sans but, était, édictée la vie géhenne des fils, futurs piliers en herbe
Les sphères bouffies, ces truies, se gorgeant de vie autrui et d'argent
Les piliers, ces soumis les remplissant, serviteurs rapides et diligents.

Puis, vint, in die, maudit où l'enfant posa la question interdite :
"Pourquoi les les sphères mangent et les piliers servent vite ?"
La voix de l'enfant se brisa en un million d'aiguillons fragmentés,
chaque létal fuseau verbal, toucha une sphère, la faisant éclater.

Explosion conjuguée, l'âme de fond qui souleva flots et Scylla
Le monde frémit sous l'impact où même quelque titan sourcilla
Balayant la terre de son souffle, écroula les vieux piliers brisés,
qui ne soutenaient plus aucun temple, tels des Hérodes érodés.

Au paroxysme l'enfant magnifique se plaça au périgée du cataclysme,
Et en prophète du tragique cyclique il fit émerger le verbe du schisme,
et dit cet édit : "qui êtes vous géniteurs, honnis de piété,
pour déjà, parler de mon monde au passé ?




Ecrit par Light Drifter
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