Un dimanche d'automne

Le matin s'est vêtu de brume et de silence,
Et la forêt s'éveille, entre l'or et le roux.
Les ailes déployées, la colline s'élance,
Car l'automne est si vaste, et le ciel est si doux …

Les champs et les chemins, depuis ces hauteurs pures
Où planent les oiseaux, sont des souffles légers,
Des caresses posées, des couleurs, des murmures,
Des esquisses du jour, des soupirs effleurés …

Il y a çà et là des promeneurs tranquilles
Qui s'arrêtent souvent, levant parfois les yeux,
Et dressent devant eux de longs fûts immobiles
Dans l'éclat du soleil … Serait-ce pour voir mieux ?

Soudain le ciel s'effondre et l'horizon tournoie,
Et le matin chavire, et vacille le chant
Souple et libre de l'air … La lumière se noie
Et bascule dans un plongeon sourd, fulgurant …

L'oiseau vient de tomber, les ailes fracassées,
Tandis que la colline entière sursautait
A ce claquement sec où resteront figées
Les brumes de l'automne où le soleil montait …

L'homme s'est approché, a ramassé sa proie,
Puis il est reparti, le fusil à la main,
Le regard avivé, déjà tout à la joie
Du récit de sa chasse et d'un festin prochain.




Ecrit par Ombrefeuille
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