Le cheval arabe


Un cheval dansait sur notre fil à linge
Dans le jardin,
Un jeune pur sang arabe
Digne des mille et une nuits.
Il dansait sur un air de swing
Sans s'emmêler les pattes.
Son regard extasié disait
Qu'il était heureux comme le pape
A Cracovie
Les perles de sueur sur son dos
Etincelaient au soleil levant.
Pourquoi s'était il arrêté ici ?
Pour un arabe, c'est loin de Poitiers
Et nos chemins à nous
Conduisent plutôt à Compostelle,
C'est l'inverse.
Pourquoi s'est-il arrêté chez nous ?
Notre fil à linge ne conduit nulle part
Et nous avons la réputation d'être sauvages.
Il aurait dû s'installer
Sur le fil du téléphone.
Ainsi il aurait pu aller au bout du monde
Et danser au fil des conversations.
Il devait être un peu timide
Pour s'installer chez nous.
Le chat d'abord surpris l'a rejoint
Ils ont dansé comme des fous
J'avais peur pour mon fil.
Ils ont chanté à gorge déployée,
C'était un peu étrange,
Leur voix avait du mal à s'accorder.
Je ne savais pas que le chat
Avait un tel répertoire.
Nous n'avons pas résisté,
Avec eux nous avons chanté
Et nous avons ri comme jamais.
Pensez donc, danser, chanter sur un fil
On le fait pas tous les jours.
Les voisins passaient sans s'arrêter
Ils faisaient mine de rien entendre
De rien voir aussi
Et pourtant danser, chanter sur un fil
On ne le fait pas tous les jours.
Epuisés, ravis, on est tombé.
Alors on a invité le cheval et le chat
A partager notre petit déjeuner:
Des céréales et du poisson
Avec un peu de café.
Puis le pur sang est reparti,
Le chat a versé quelques larmes,
J'ai resserré ma cravate
Et rejoint le bureau
En sifflotant un air de swing.





Ecrit par Martial
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net