Notre épopée

Un jour je partirai sur un petit navire
Trouver un horizon libéré des montagnes
Délivré des cités et des tristes montagnes,
Pour affronter les flots sans penser à l'av'nir.

Dans un port délabré je trouv’rai des gaillards
Peut-être assez bourrés pour vouloir m’escorter
On travers’ra les mers sur un rafiot flingué
Ressemblant trait pour trait à un grand corbillard.

On décamp’ra de nuit après deux ou trois bocks
Tenant plus sur nos pieds et criant sur les docks :

« larguons les amarres et hissons la grand voile
Sous l’argent de la lune et celui des étoiles
Oublions cette terre où règne la misère
Et gagnons l’océan où règnent les mystères »

On cherch’ra les trésors délaissés des pirates
Sur quelque îlot paumé au milieu des étocs.
On brav’ra les monstres des légendes sinoque
Après s’être saoulé à du mauvais picrate.

Quand l’éclair jaillira dans le ciel embrumé
Quand la foudre fendra l’horizon ténébreux,
On chant’ra des péans pour remercier les dieux
De nous avoir offert une pareille épopée.

Mais lorsqu’on terminera notre dernier tonneau
On rentrera au port comme on sort du bistrot

« Frappons les amarres, affalons la grand voile
Sous l’argent de la lune et celui des étoiles
Oublions l’océan où règne la misère
Et gagnons une auberge où règnera la bière »

On r’partira peut-être après cinq ou cent bocks
Tenant plus sur nos pieds et criant sur les docks

« larguons les amarres et hissons la grand voile
Sous l’argent de la lune et celui des étoiles
Oublions cette terre où règne la misère
Et gagnons l’océan où règnent les mystères »




Ecrit par Kirmassine
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