Vestale perdue


Dans une prairie de rêve aux herbes verdoyantes
derrière un rideau de pruniers graciles aux formes dansantes
j'ai croisé, voguant entre les carrés de roses, une princesse candide
rougeoyant d'un feu de passion, hélant les hirondelles du printemps


Au palais, la nuit, les fenêtres sont éclairées
le ciel d'un noir d'encre, les étoiles voilées
Autour d'un point d'eau, les colombes tournoyaient
languissant gaiement dans la fraîcheur des brises


D'un pas preste, je descends des marches d'escalier
me fondant dans l'ombre d'une poignée d'amandiers
le désir éméché par un corps d'amazone
coiffé d'un superbe chapeau, orné de motifs bleus


L'air guilleret, la vestale s’assoit sur un banc
prend une tulipe d'un bouquet de fleurs, égrenant ses pétales
Me jette un regard médusé, puis, s'égare dans son compte
pensant au destin d'une nuit qui vit, fleuri, au cœur d'une plante


Enfin, dans les méandres sibyllins d'un sourire figé
j'ai lu la contrainte d'une fille rangée
qui croit que l'amour est une manie ou une dictée
que l'on apprend, en jouant la marelle, les yeux fermés.


Pour H.F

Ecrit par Guerroua
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