Complainte à Votre Dame

« Sieur votre Sieur, vous trônez au-dessus de vos semblables et n’avez de pouvoir qu’à vos yeux.

Vous êtes impressionnant de vérité assénée et de mots d’excellence.

Votre montagne de déni ne vous fait aucune ombre tant cela vous parait lumineux.

Vous pourriez tout aussi bien être Dame votre Dame.

Vous n’êtes ni mon sieur ni ma dame, non merci, je vous laisse à vous-mêmes.

Restez bien je vous prie dans vos contrées lointaines : sans vous nous sommes si heureux.

L’enfant qui a grandi a hâte de ne pas se retourner.

Et l’enfant que j’étais s’est si bien transformé que si vous n’y prenez pas garde il va souffler sur votre beau château »

***

Il avait lu en s’arrêtant longtemps aux virgules et en faisant claquer les occlusives devant une pieuse assemblée.
Chacun se sentit visé

et la dame de Cœur indignée s’envola.
On ne la revit pas.

Le jeu devenu incomplet

fut pipé à jamais.




Ecrit par Prunelles
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