Souvenirs de la femme d’un berger de Bethléem

J’allai tôt ce matin vers les hauts pâturages
Pour donner aux bergers la matza* en partage.
Ils étaient prosternés sous le clair firmament.
Hosanna ! Cette nuit naquit en notre étable
Le Sauveur attendu, et nous, bien humblement,
Rendons grâce au Très-Haut pour ce don vénérable.

J’allai tôt ce matin vers les hauts pâturages
Pour offrir aux parents du lait et des fromages
Produits par nos brebis, et quelques vêtements
Car tout faisait défaut dans ce lieu misérable.
J'entendis murmurer avec ravissement :
Rendons grâce au Très-Haut pour ce don vénérable.

J’allai tôt ce matin vers les hauts pâturages
Pour informer les gens des rumeurs du village.
Penchés sur l’enfançon priaient des visiteurs,
De riches rois vêtus d’étoffes admirables.
Ils disaient en offrant au couple des splendeurs :
Rendons grâce au Très-Haut pour ce don vénérable.

J’allai tôt ce matin vers les hauts pâturages,
Or la sainte famille avait plié bagages.
Un pâtre vit leur ombre au loin s’évanouir.
Jamais ils ne revinrent à la pauvre étable
Mais cet avènement reste un pieux souvenir.
Rendons grâce au Très-Haut pour ce don vénérable !


*la matza : le pain azyme des Hébreux

Ecrit par Oxalys
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