Fatras d'automne

D'aprés le distique :
La glycine est fanée, et morte est l’aubépine ;
Mais voici la saison de la bruyère en fleur.
(Émile Verhaeren)


La glycine est fanée, et morte est l’aubépine
L’été s’en est allé et l’aronde mutine
Hier s’est envolée vers des sites meilleurs.
Les arbres sont vêtus de feuillaison sanguine,
Dans les prés a fleuri la jaune barbotine,
Aux bois retentissent les fusils des chasseurs,
Et la treille mûrie attend les vendangeurs.
Parmi ces camaïeux mordorés je chemine
A la recherche des derniers brins de couleurs.
Je ne trouverai plus l’orpin, la balsamine,
Mais voici la saison de la bruyère en fleur.

Mais voici la saison de la bruyère en fleur,
De la pomme croquante et riche de saveur.
Lorsque la girolle parfume la cuisine,
Que mijote au fourneau le cuissot grand veneur,
Invitons les amis à boire tous en chœur
Bon vin du gobelet, bière de la chopine.
Nul sous notre toit ne connaîtra la famine.
Serrés autour du feu dans la vive chaleur,
Riches de souvenirs, nous ferons bonne mine,
En dépit de l’amer constat qu’à l’extérieur
La glycine est fanée, et morte est l’aubépine.




Ecrit par Oxalys
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